🇵🇦 Le fameux canal de Panama
Le 16 juin nous atteignons El Valle de Antón. Cette charmante ville est située dans la caldeira d'un ancien volcan 🌋 Avec notre bolide nous montons donc tout d'abord le bord du volcan par la route avant que celle-ci ne s'enfonce abruptement en direction de la ville. Nous maîtrisons tant bien que mal notre vitesse en suant à grosses gouttes. Car si la descente fait essentiellement travailler la gravité, une éventuelle remontée pour quitter la ville par cette voie serait sans doute problématique pour notre monture au faible moteur de 100ch dans le meilleur des cas 😨 Fort heureusement une fois arrivés à destination, nous nous empresserons de regarder une carte topographique nous indiquant une route de sortie passant par un pan effondré du cratère. Ouf, on ne sera pas pris au piège 😅
Nous arrivons tranquillement au Windmill Hostel sur le parking duquel nous passerons quatre nuits dans notre camping-car. Comme la ville, l'hôtel est plus ou moins vide car nous sommes en dehors de la saison touristique, pluies oblige. Ce n'est pas grave car nous souhaitons surtout nous reposer 😴 Sans savoir pourquoi nous avons toujours relativement peu d'entrain et nous apprécions de nous poser dans un endroit calme sans rien avoir à faire d'autre que faire l'école et se détendre ⛱️ D'ailleurs l'hôtel est bien équipé avec de quoi se poser au soleil ou à l'ombre près de la piscine, des hamacs, des cuisines extérieures et une gigantesque salle de jeux avec billard et babyfoot dans lequel les enfants passeront pas mal de temps 🎱
L'attraction principale de El Valle c'est la India Dormida, l'ondulation de la crête du cratère dominant la ville qui donne l'impression d'une indienne endormie quand elle est vue sous un certain angle. La légende locale veut qu'il s'agisse d'une princesse indienne, Flor de Aire, qui s'était éprise d'un conquistador espagnol alors qu'elle était promise à un guerrier de son village. Ce dernier se suicida et Flor de Aire finit sa vie tristement sur les plages des Caraïbes. En regardant en arrière elle vit les montagnes où elle était née et celles-ci furent si touchées par sa triste histoire qu'elles décidèrent de prendre la forme de la princesse 👸
Outre la vue assez sympathique que l'on peut avoir sur l'India Dormida à partir de El Valle, il est également possible de randonner dessus 🥾 C'est ce que nous avons fait pendant 3h une matinée, en profitant du fait qu'il ne pleuve que dans l'après-midi. C'est assez amusant de marcher sur la crête en se demandant si nous sommes sur le nez ou bien la poitrine 😁 En revanche, le chemin que nous avons pris pour redescendre vers la ville descendait droit. Bonjour les glissades 🤣
Nous rentrons en ville en hélant un bus et reprenons des force avec un bon tipico (poulet, riz, haricots rouges) dans le resto des locaux du coin. Le reste des journées se passe tranquillement au rythme de l’école, de jeux, de lecture, de courses dans le village local. C’est vraiment de la farniente.
Après ce séjour reposant nous attaquons la dernière étape de notre séjour en Amérique : la ville de Panama. Et impossible de faire un séjour au Panama sans aller voir le fameux canal 🥳 C'est très clairement un élément fort du pays, tant culturellement qu'économiquement. Nous arrivons au centre des visiteurs de Miraflores, les écluses les plus proches du Pacifique. Après un petit film sur le canal avec la voix off de Morgan Freeman et les meilleurs popcorn au caramel que nous n'avons jamais mangé, nous pouvons enfin nous approcher du canal dans lequel un bateau est déjà en train de passer. Toutes les tailles sont difficiles à imaginer : celle des bassins, celle du bateau où des marins nous salue, le volume d'eau brassé , tout est délirant 🤯 Grâce au film nous avons quelques notions sur le fonctionnement du canal pour le passage des écluses : il n'y a pas de pompes et toute l'eau provient du lac Gatùn situé au centre du pays, sur la route du canal. Pour les écluses à plusieurs portes, l'eau du premier bassin se transfère au suivant grâce à de gigantesques canalisations parallèles au canal 😯 Au niveau conduite, un pilote est dépêché auprès du capitaine pour guider chaque navire dans le canal. Les bateaux se propulsent eux-mêmes mais à cause de leur taille ils sont guidés par 6 locomotives qui les maintiennent dans le canal sans toucher les bords. Il faut dire que l'Autorité du Canal veille attentivement pour éviter la dégradation de ses ouvrages : le passage d'un seul navire peut rapporter facilement un million de dollars 🤑
Pour tout observer en détail ce n'est pas un, ni deux mais trois bateaux que nous avons vu passer devant nos yeux, au rythme d'un bateau toutes les demi-heures environ. Matthieu et Albin étant de loin les plus intéressés 😝 Au loin nous avons également pu observer "l'autre canal", plus récent, plus gros et adapté aux nouveaux bateaux de taille démesurée appelés Neopanamax. On avait l'impression qu'une barre de gratte-ciels flottait sur l'eau 😲
Pour en savoir encore plus sur le fameux canal, Matthieu insiste pour aller faire le Museo del Canal Interoceánico de Panama dans le centre de la ville. Le reste de la famille n'est pas plus emballé que ça mais bon 🤷♂️ Le musée propose ce jour là une session d'aquarelle à laquelle nous nous inscrivons. Non ça n'a pas de rapport mais c'est pas grave on passera un bon moment à s'initier à cette technique de peinture particulière 🎨
Concernant le canal, saviez-vous que le début des travaux a été fait par les français ? C'est notamment Ferdinand de Lesseps qui s'y est collé mais il tenait absolument à un canal sans écluse. Malheureusement une chaîne de montagnes beaucoup trop coriace du centre du Panama a empêché son projet de se terminer, ruinant au passage de nombreux petits investisseurs français et mettant jour au plus gros scandale de corruption de la IIIe république française. Oui les magouilles financières des hommes politiques français sont une tradition bien ancrée 🤡
Quelques années plus tard les américains reprennent le projet en intégrant cette fois-ci des écluses permettant de passer au dessus des montagnes. Ils restèrent gestionnaire de cette infrastructure et d'une large zone longeant le canal depuis l'inauguration en 1914 jusqu'à la rétrocession en 1999. Oui c'est récent et jusque là la Canal Zone était un territoire américain et non un territoire panaméen 😐
Après le musée nous déambulons un peu dans la vieille ville de Panama (Casco Viejo) mais nous n'y trouvons pas de charme particulier. Le reste de la ville offre parfois des surprises comme dans le secteur des grattes-ciels. Albin tombera sous le charme de El Tornillo, un immeuble en forme de vis qu'il ramènera comme souvenir.
Peut-être sommes-nous déjà plus ou moins mentalement en train de préparer notre départ de ce continent ? Car si notre plan initial était de traverser le Darién Gap (jungle impénétrable sans aucune route, empêchant les voyages terrestres entre l'Amérique Central et l'Amérique du Sud), nous avons changé d'avis depuis le Costa Rica et préférons retourner en Europe. D'un point de vue logistique cela ne change pas grand chose : il nous faut faire shipper le camping-car sur un navire spécialisé (roro) ⛴️ et prendre l'avion ✈️ Et contrairement à ce qu'on pourrait penser c'est plus ou moins le même tarif. Par exemple le retour en Europe nous a coûté environ 4000€ pour le bateau alors qu'un trajet vers la Colombie était à 6000€ 😵💫 À l'inverse les billets d'avion vers Brest sont plus chers que vers Carthagène mais dans l'ensemble ça s'équilibre.
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