🇲🇦 Le Moyen Atlas

Sitôt avoir quitté famille et amis à Ouzoud, nous nous remettons en route vers notre prochaine destination. Nous avons à peine fini de descendre la petite route pleine de virages pour récupérer la route principale que Matthieu remarque un détail insolite sur son tableau de bord : la température du moteur est beaucoup trop élevée pour être normale 🌡️ On s'arrête quasi instantanément car en plus un bruit étrange vient s'ajouter à cette situation angoissante 😱 On soulève le capot et on découvre rapidement la cause de ces problèmes : une durite du circuit de refroidissement est éventrée et le bruit provient des quelques gouttes de liquide qui suintent de la durite et se déposent sur la culasse bouillante du moteur, les faisant instantanément évaporer dans un bruit strident 😰


Nous voilà chouette en cette fin de journée du 16 novembre ; on est au beau milieu de pas grand chose avec aucune ville à proximité 😬 À défaut d'autre chose, nous faisons demi-tour vers la station-service que nous avons croisé il y a deux minutes, après avoir laissé notre moteur de refroidir pendant quelques minutes. Notre bonne étoile a placé ce qui semblait être de prime abord un réparateur de pneus de vélos juste en face de notre station-service ; magasin de cycles qui se trouve en fait être aussi un garage automobile 🔧 Parfait, les mécanos nous arrangent le coup en remplaçant le morceau de durite éventré par un morceau neuf, le tout tenus ensemble par des raccords plastiques fixés par des colliers. Pas de liquide de refroidissement neuf non plus, il faudra faire avec de l'eau en bouteille 🤣 On changera ce liquide de refroidissement temporaire dès notre arrivée dans la prochaine ville. En revanche, malgré ses promesses, Matthieu n'a toujours pas commandé une nouvelle durite pour réaliser une réparation plus définitive 🙄

Une fois cette péripétie réglée et allégés de 25€, nous pouvons reprendre la route 🚙 Après un petit arrêt à Azilal pour visiter son musée sympathique mais dispensable sur l’histoire géologique et les dinosaures retrouvés dans le coin, nous arrivons à Azrou. Mais pourquoi remonter vers le Nord demanderons les plus brillants d'entre vous versés en géographie marocaine ? Et bien si nous avons pu rejoindre Gaëlle, Xavier et les autres landédaens à temps à Marrakech c'est au prix de quelques concessions sur notre itinéraire 🤔 Nous avons notamment fait l'impasse sur la région de Fès, oubli que nous allons maintenant réparer. Mais qui veut s'éloigner de l'équateur doit perdre en température et pour le coup nous perdons rapidement plusieurs degrés bien appréciables 🥶 De jour, le temps ne reste chaud que si le soleil frappe directement notre peau. Quand à la nuit il nous est désormais impossible de dormir nus, il faut nous couvrir, à notre plus grand regret 😏 Matthieu répète à l'envie qu'on lui a menti et que ce n'est pas normal qu'il fasse aussi froid au Maroc. Pourtant de par sa proximité avec l'Europe, le pays subit également un refroidissement marqué pendant l'hiver, d'autant plus dans les chaînes de montagnes où les sommets peuvent dépasser les 3000 mètres ⛰️ Aucune charlatanerie à dénoncer ici !


Nous nous installons pour notre séjour au Camping Amazigh d'Azrou qui propose des emplacements sympas au milieu des cerisiers, les arbres fruitiers fétiches de la région. Mais nous les arbres que nous sommes venus voir ce sont les cèdres de l'Atlas. On ne sait pas bien pourquoi ils sont aussi connus et d'après Wikipédia ils produisent juste un bois de bonne qualité pour la menuiserie 😒 Et bien tant pis, nous partons quand même pour une randonnée de 18 kilomètres dans la Réserve Naturelle de Cèdres d'Azrou à laquelle nous consacrerons la journée 🌲 Sans aucun doute, ces résineux sont jolis et nous apprécions notre balade, seuls et au calme, à peine dérangés par un ou deux bergers qui font paître leurs troupeaux de moutons. Enfin ça c'est tant qu'on ne s'approche pas de la curiosité de la forêt, le cèdre Gouraud, qui rassemble autour de lui plusieurs petits cafés et boutiques 😬 La forêt n'est pas vide de vie non plus ; si la majorité du temps il n'y avait aucun bruit (à part peut-être ceux des enfants) nous aurons tout le même droit à quelques chants d'oiseaux et nous pourrons aussi voir plusieurs macaques de Barbarie 🐒 Quand nous rentrons le soir nous sommes tout simplement rincés. Lucie en particulier a mal à sa hanche droite, une douleur qui persiste encore au jour d’aujourd'hui 🤕








Le lendemain nous faisons un grand plaisir aux enfants en nous rendant au parc d'accrobranche tout proche. C'est un européen qui a installé ce parc aux milieux des cèdres de l'Atlas qui peuplent la région 🌲 Nous passerons une super après-midi à essayer tous les parcours qu'il propose. Ce sont évidemment les enfants qui en profiteront le plus en faisant et refaisant tous les circuits sans s'arrêter jusqu'à notre départ. Inutile de dire que le soir tout le monde s'est couché bien gentiment sans rechigner 😂








A l'extérieur d'Azrou, se trouve le sanatorium Ben Smim 🏥 Cet établissement a été construits par les français durant le protectorat pour guérir les malades de la tuberculose mais est désormais désaffecté et fermé aux visites. Sauf que Lucie a vu qu'il était facile de frauder et ne résiste pas à cette sortie d'Urbex totalement inédite pour nous 🥷 Nous voilà donc de bon matin à garer notre bolide à une distance raisonnable de l'hôpital pour nous y rendre à pied. On commence à faire un tour des lieux par l'extérieur quand nous nous apercevons que nous sommes déjà suivis par un gardien et son chien 💂 Caramba, voilà qui compromet notre exploration ! Mais au final en allant le voir, il nous laisse pénétrer dans le bâtiment par une vitre brisée et nous nous retrouvons seuls dans ce gigantesque bâtiment désaffecté. Nous sommes entrés par le sous-sol, où se trouvaient probablement les cuisines et autres pièces utilitaires 🍴 Au rez-de-chaussée c'est l'accueil avec notamment une citation de Pasteur sur les couleurs de peau encore bien visible. Ensuite dans les quatre étages qui suivent ce sont surtout des chambres avec salle de bain et balcon ensoleillé. Il fallait pouvoir profiter du bon air des montagnes, censé faciliter la guérison 🤕 L'endroit le plus étonnant que nous ayons trouvé c'est une gigantesque salle de spectacle en plein cœur des étages ! Et en partant Lucie tombe sur plusieurs documents au sol, datés de 1956 et très très bien écrits à la main. On découvre par exemple un historique d'achats pour les cuisines ou les listes d'admission des patients 🤩











Mais les garçons écourtent la visite. Albin en particulier et Matthieu pas loin derrière n'aiment pas beaucoup cette visite hors de la légalité et leur nervosité augmente avec le temps 👮 Au grand dam de Lucie, nous voilà donc à sortir après seulement une demi-heure à déambuler dans les couloirs hospitaliers. Nous remercions vivement le gardien avec un pourboire de 5€ et repartons.

La journée se poursuit tranquillement à Ifrane. Cette ville est construite selon l’architecture des villages alpins 🗻 En effet, nous reconnaissons les chalets aux toits rouges et nous avons l’impression d’avoir quitté le Maroc 😮 Après l'école et un bon repas nous allons découvrir la curiosité du coin, le lion d’Ifrane. Celui-ci aurait été taillé dans la pierre par un prisonnier allemand lors de la seconde guerre mondiale pour commémorer le dernier lion de l'Atlas abattu près d'ici dans les années 1920 🦁 Une visite courte mais mignonne.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

🇫🇷 🇪🇸 L'Afrique c'est loin

🇸🇻 Les aventures de Mamie au Salvador (chapitre 1)

🇫🇷 Un été trop long