🇲🇦 Surf et couscous
Après notre sympathique nouvel an nous mettons directement le cap au sud pour nos dernières étapes marocaines. Premier objectif, faire des machines et se libérer de cette terre ocre qui est rentrée partout 🧹 C'est comme cela que nous arrivons le 2 janvier à Sidi Ifni, une charmante station balnéaire à l'écart des flux touristiques de masse, en tout cas à cette période 😄 La ville est très propre et avenante avec ses bâtiments souvent peints en bleu. Pour notre part nous nous installons au camping où se trouvent déjà Nathalie et Denis. Ce couple avec deux enfants devait normalement nous rejoindre pour le nouvel an mais ils ont finalement préféré rester dans un autre coin du Maroc. Comme Lucie et Nathalie ont beaucoup échangé en off au moment de l'organisation nous tenions à les rencontrer 🤝 Nous passerons une soirée agréable avec eux mais ils nous confient qu'ils en ont marre du Maroc. Eux leur souhait c'est de revoir le plus vite possible l'Europe et ses infrastructures en excellent état. Ainsi nous nous quitterons rapidement, eux vers le Nord, nous vers le Sud 👋
Après avoir hésité à faire du surf à Taghazout, cette fois-ci les tergiversations ne sont plus permises. À Sidi Ifni, Lise, Albin et Matthieu remonteront sur les planches 🏄🏄♀️🏄♂️ pour une session de surf durant normalement 2h. Mais au bout d'une heure les trois sportifs du dimanche sont complètement lessivés et n'arrivent plus à remonter les vagues 🥵 Et ce alors même que leur coach les assiste en plein dans les rouleaux pour les faire tenir sur leurs planches respectives. Qu'on se rassure, après une petite pause, les trois surfeurs remonteront sur leurs planches jusqu'à la fin officielle du cours. Celle qui profitera peut-être le plus du moment est Lucie qui s'est offert un thé avec son livre du moment à la terrasse d'un établissement d'où elle pouvait observer le reste de sa famille tomber dans l'eau 😚
Le vendredi de notre séjour dans la ville nous irons manger le traditionnel couscous, en version royale pour nous quatre 😋 A priori la meilleure adresse est le numéro 13 du marché. Car au marché alimentaire plusieurs restaurants se trouvent côte à côte, chaque petite cellule possédant son propre numéro. Elles sont à peine assez larges pour faire tenir deux personnes de chaque côté d'une allée centrale. Pourtant certaines n'attirent pas foule tandis que d'autres comme la nôtre sont pleines. La qualité du cuisinier et du grillardin faut-il croire 😉
Les filles partent faire un tour au souk et reviennent avec des chemises chinées pour toute la famille, en prévision des soirées où la protection anti-moustique deviendra une de nos priorités dans les zones impaludées 🦟 Lise trouve aussi des chaussettes rigolotes pour compléter sa collection qu’elle partage avec Lucie 🧦
Petite étape auprès d’un infirmier pour Lucie, elle doit vérifier un dosage qui avait inquiété notre médecin traitant en France 💉 C’est donc le moment, avant de passer la frontière mauritanienne. Si on doit faire demi-tour autant le faire avant le passage de frontière 😛 Prélèvement fait, elle obtiendra même un prix car c’est "une collègue". Les résultats seront envoyés par WhatsApp 😂 Tout est nickel, nous pouvons y aller 🚚
Après Sidi Ifni, nos étapes de route commencent à s'allonger sérieusement 🛣️ Il ne nous reste qu'une poignée d'étapes dans lesquelles on souhaite s'arrêter mais encore plus de 1300km à parcourir 🥵 Et les panneaux commencent déjà à annoncer des destinations lointaines : Dakar, Bamako, Abidjan, ... Heureusement la route est bonne et bien asphaltée, même dans le désert. Jusqu'à notre sortie du pays nous ne verrons qu'une seule zone où travaillaient les déssableuses, les déneigeuses de sable 😉
Nous arrivons un peu par hasard dans un spot au cadre absolument magnifique. Le parc national de Khenifiss n'est pas très grand et protège essentiellement une lagune bien à l’abri grâce à une langue de dunes 🏜️ L'endroit est absolument magnifique, nous avons l'eau turquoise de la lagune devant nous, là où se trouvent quelques flamands roses, et en arrière plan ces dunes désertiques qui soulignent s'il en était besoin que notre périple s'enfonce toujours plus dans le désert saharien 🤩
Le lendemain nous atteignons la ville de Tarfaya, dernière ville dont le contrôle marocain est indisputé. L'avantage indéniable c'est que le diesel est un peu moins taxé que plus haut au Maroc, environ 0.90€ le litre au lieu de 1.10€ environ ⛽ Petit arrêt dans la rue principale pour y trouver un resto mais ce n’est pas une mince affaire. Les informations de Google Maps sont des plus limitées et tout semble fermé dans cette ville 😡 Nous finissons par être attirés par la fumée d’un barbecue. En effet, un monsieur nous propose du poisson. Il nous montre son frigo en disant que c’est du frais et nous demande lequel on veut. Ben, on fait trou-trou et on choisit du marlin. Un délice ! Poisson au feu de bois, petite salade, haricots blancs, pain 😋 Même Albin qui râle toujours quand il y a du poisson sera comblé.
Mais ce qui nous amène dans cette ville c'est surtout son musée sur Saint Exupéry. Oui l'écrivain français qui a aussi été aviateur ✈️ Pas de pot, arrivés au musée, celui-ci est fermé. Mais au Maroc il y a toujours une solution et nous appelons le gardien pour qu'il vienne nous ouvrir. En famille nous découvrons alors les hauts-faits des aviateurs de l'Aéropostale, ces pionniers comme Mermoz et Saint Exupéry qui ont grandement accéléré les échanges de courriers trans-continentaux vers l'Amérique du Sud et vers l'Afrique. C'est d'ailleurs la raison de la présence de ce musée en ces lieux : Tarfaya (alors appelée Cap Juby) était une étape de l'Aéropostale vers Dakar et Saint Exupéry a même été responsable de cette station. Les journées y étant longues et sans grandes distractions, il y a puisé beaucoup d'inspirations pour ses romans ✍️ Car non il n'a pas écrit que Le Petit Prince, même si cela reste son best-seller incontesté (le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible) 🤯
Quand enfin nous atteignons Laâyoune et bien... rien de spécial, c'est toujours le Maroc et rien ne laisse supposer que nous sommes en territoire disputé 😶 À part peut-être les contrôles de sécurité un poil plus regardant 👮 En prévision nous avons préparé à Sidi Ifni des "fiches" contenant toutes nos informations personnelles et les caractéristiques du véhicule. C'est semble-t-il quelquechose de courant et d'ailleurs l'un des policiers nous a directement demandé notre fiche. Mais c'est bien le seul, nous n'en distribuerons qu’une seule autre jusqu'à notre sortie du Maroc, et encore parce qu'on a insisté 😜
À Laâyoune donc aucune visite de prévu, seulement un arrêt technique. Nous faisons un grand plein de courses en prévision de la Mauritanie où les prix semblent plus élevés 🛒 et surtout nous faisons régler le parallélisme de nos roues car Matthieu sent que le véhicule tire d'un côté 👨🔧 Spoiler : le parallélisme était à peu près correct mais le vent de la route côtière est très fort 😅
Dans la ville nous croisons des affiches McDonald's partout 🍔 Et nous découvrons que c’est le dernier de l’Afrique (seuls le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du sud en ont). Il n’en fallait pas plus pour les intoxiqués que nous sommes pour y succomber 🤤 Mais arrivés sur le parking après une circulation épuisante dans la ville, Lise ne trouve plus sa basket ! Oh purée, elle a dû tomber du bolide au supermarché. Albin confirme, "je crois que quelque chose est tombé quand je suis sorti" 😡 Et bien sûr il n’a pas regardé ce que c'était… Du coup, demi-tour, on retrouve la basket sur le parking, re-demi-tour, on retourne au McDo ! Épuisant mais tout finit bien, nous remplissons nos estomacs et nos artères de gras 🍟
À la sortie de Laâyoune, la route passe au-dessus d'une particularité de la région : un convoyeur à phosphate. C'est le plus grand convoyeur à bande du monde, on le voit sur les cartes satellites et s'étend sur des centaines de kilomètres. Il sert à ramener directement au port de Laâyoune le phosphate extrait plus à l'intérieur du désert 🪨 C'est l'une des raisons qui font que le Maroc tient autant au Sahara Occidental car ce composé chimique entre dans la composition de la majorité des engrais utilisés dans le monde 🤯
La route est longue, très longue, dans le désert marocain 🥱 Le paysage est beau mais monotone : mer à droite, désert à gauche, voire désert des deux côtés. Le tout ponctué d'antennes relais tous les deux kilomètres. Enfin nous arrivons à Dakhla, notre dernière étape officielle au Maroc. Cette ville perdue entre l'océan et le désert est pourtant en train de devenir une destination de premier plan, portée par sa magnifique lagune qui est un spot de qualité internationale pour la pratique du kitesurf 🤩 De fait, Dakhla est une ville bien plus grande que nous le pensions et le nombre d'hôtels présents ici est tout bonnement inimaginable quand on pense que la ville la plus proche est à 500km de là. En y arrivant nous croisons des travaux gigantesques 🚧 Sur des kilomètres sont enterrés des tuyaux qui, d’après nos informations, serviront au tout à l’égout. Travaux gigantesques pour cette ville au bout du bout du Maroc ! Nous nous poserons pendant 3 nuits au bord de l'océan, à profiter de la vue et de la plage ⛱️
On ira bien sûr déguster encore une fois un couscous le vendredi que nous passerons dans cette ville. Nous y rencontrerons Dominique et Sylvie. Ce vieux couple de baroudeurs a beaucoup parcouru la Mauritanie et connais énormément de trucs et astuces sur le pays. En particulier ils nous rassurent beaucoup sur l'état des routes du pays et d'après leurs informations de première fraîcheur nous découvrons que Google Maps ne dispose même pas de toutes les routes existantes dans le pays, certaines ayant pourtant été construites il y a plusieurs années 😲 Cette rencontre nous rassurera beaucoup sur ce pays méconnu que nous allons bientôt découvrir 😙 Et bien sûr nous y recroiseront Dominique et Sylvie. Mais ça sera pour un autre article.
Notre dernière anecdote se situe entre Dakhla et la Mauritanie. En plein milieu de notre trajet nous croisons un car. C'est déjà un évènement notable vu le peu de véhicule que nous croisons, mais en plus c'est un bus jaune 🚍 Bon sang de bois, c'est Vincent et sa famille avec qui Lucie est en contact par message, via le groupe WhatsApp de voyageurs. Demi-tour pour nous, arrêt sur le bas-côté pour eux et hop on se rencontre enfin pour de vrai 🤯 Il nous raconte leurs impressions assez peu positive de la Mauritanie, cela tranche nettement avec les échos de Dominique et Sylvie. Ils nous laisseront leurs cartes SIM mauritaniennes dont ils n'ont plus l'utilité. Cela nous permettra d'avoir du réseau dès notre arrivée 😃 Après deux heures à papoter dans leur bus climatisé, nous devrons nous séparer à regret. Nous n'avons pas envie de partir et nous aurions bien aimé étendre ce moment mais il est près de 16h, au milieu de rien et nous avons chacun près de 2h de route pour rejoindre nos spots dodo, nous à la frontière et eux à Dakhla.
Et c'est avec cette rencontre impromptue que se terminera notre séjour au Maroc.
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