🇸🇳 Baobabs de mer et baobabs de terre

Tranquillement installés à notre table de petit-déjeuner, nous voyons défiler des jeunes femmes sous nos fenêtres le 11 février. La veille au soir nous nous sommes installés dans un centre catholique de formation pour femmes à Joal-Fadiouth afin d'y passer la nuit et elles rejoignent maintenant leurs classes respectives 👩‍🏫 Elles sont intriguées par notre bolide et par nous mais nous devons faire école aux enfants avant d'aller faire connaissance.

Une fois l'école finie, Lise et Lucie s'aventurent au milieu des jeunes femmes. Elles sont réparties en différents niveaux, leur formation est sur 3 ans. Cuisine, couture, français, ce ne sont pas de hautes études mais elles prennent des cours pour pouvoir travailler et devenir plus autonomes 😊 Alors que Lucie et Lise se mettent à la lessive à la main, les jeunes filles prennent les chaussettes et montrent à Lise comment il faut les frotter, et on peut dire qu'elles y mettent de la vigueur 💪 Lucie apprend que beaucoup des jeunes filles sont mariées, certaines ont même de jeunes enfants 😲 Leur mari est la plupart du temps soit en Espagne soit en France pour gagner de l'argent et elles ont l'espoir de pouvoir à leur tour immigrer. Impossible de savoir si ce sont des immigrations légales ou clandestines, en tous cas l'Europe les fait rêver. D'autres rêvent d'ouvrir un petit restaurant et de vivre de leur travail. En tout cas, c'est un sympathique moment d'échange, toutes les jeunes femmes ont le sourire et sont amicales 😄


De son côté, Albin va visiter la cuisine où des petites pizzas sont en cours de préparation. Il reçoit plusieurs propositions de mariage et des "je t'aime, et toi, tu m'aimes ?" Il est tout gêné 😬 Plus tard, il aura le droit à deux mini pizzas gentillement offertes 🍕 D'ailleurs que ce soit Lise ou Albin, tous les deux recoivent des marques d'affection étonnantes de la part d'adultes. À part ces propositions de mariage qui ne sont arrivées qu'ici, les hommes demandent souvent à Albin de devenir leur ami ou les femmes de l'adopter ("tu me le donnes ?") 😅 Lise de son côté a des demandes de mariage ou de séjour prolongé beaucoup plus récurrentes de la part d'hommes de tous âges. Si nous réussissons à tourner cela à la rigolade avec Lise ("elle est trop jeune, c'est notre bébé") 👶 nous ne savons trop que répondre dans le cas d'Albin tant les demandes sont déplacées 😐 On se demande d'ailleurs quelle genre de réponse attendent nos interlocuteurs 😵


Nous partons ensuite visiter l'ile aux coquillages de Fadiouth 🦪 Après avoir payé nos droits d'entrée à la légalité discutable, nous traversons un pont en bois nous permettant de rejoindre l'île. Là-bas, les véhicules à moteurs sont interdits, nous voyons donc des charettes à bras tirées par des hommes afin d'amener toutes sortes de choses sur l'île  💪 Des pêcheurs lancent leurs filets depuis leurs pirogues sous le pont. Nous arrivons ensuite sur l'île. Elle est appelée île aux coquillages car c'est bien de ça qu'elle est formée 🤯 C'est une île artificielle, créée grâce aux coquilles des crustacés mangées par les locaux pendant des siècles. Nous marchons donc sur des brisures de coquilles et à une époque les murs des maisons étaient même construits avec des coquillages, nous en voyons donc un peu partout 🤩 Chaque quartier est régit par un conseil des sages et sous la protection d'un saint, nous pouvons donc voir les statues de ces saints protégées par du verre à chaque coin de rue.








Cette île a une particularité supplémentaire, elle est habitée par une grande majorité de chrétiens ⛪ Après avoir traversé un deuxième pont, nous rejoignons un îlot qui abrite le cimetière. Celui-ci est étonnant, un exemple exceptionnel de tolérance et de partage, car y sont enterrés sans distinction des chrétiens et des musulmans aux milieu des baobabs ☪️✝️ C'est étonnant de voir des croix à côté de stelles rappelant la coupole d'une mosquée et gravées d'un croissant et d'une étoile. C'est ici que se termine la visite de cette petite île, nous y avons ressenti un calme et une sérénité qu'il est parfois difficile de ressentir au Sénégal avec l'agitation de véhicules et des gens. Un moment bien agréable 😚





On l'a dit, l'île est en majorité catholique. Mais c'est avec étonnement que nous voyons des porcs un peu partout 🐖 Ils cherchent à manger dans la vase ou se reposent sur les bords de l'île. Lise immagine des saucissons et des jambons sur pattes, elle est en manque 😂 Lucie demande donc aux locaux si elle peut acheter de la viande de porc et on lui indique de demander à Jules Boucher, et en effet, Jules peut la fournir mais seulement demain. La commande est passée 🤝 Le lendemain Lucie se rend sur l'île de Fadiouth afin de récupérer sa précieuse viande 🍖 On essaye encore de lui faire payer un droit de passage à l'entrée du pont, mais non non, Jules Boucher lui a dit de donner son nom, et ça marche, c'est comme un mot de passe 🗝️ En plus du porc, elle trouve un petit marché local et achète des fruits et des légumes à des petites dames qui ne parlent pas français. Mais quand il s'agit de faire du commerce, ce n'est pas trop difficile de se comprendre 👛 De retour au bolide, c'est la préparation du sauté de porc comme font Nanou et Didda qui commence. Oignons, carottes, pommes de terre et viande de porc. Miam ! Ça sent comme à la maison ! Bon, comme dans beaucoup de pays, ici ils ne savent pas préparer et découper correctement la viande. Elle est donc pleine de gras, sur le kilo acheté il y a tout juste assez de viande pour 4. Dommage, mais on se régale quand même 😋



Quand nous retournons à notre campement le soir de nos visite, nos amis rencontrés la veille à Bandia sont arrivés 🥳 Marin s'empresse de commencer à jouer avec Albin et Lise et nous nous installons avec Tito et Charlotte pour discuter, partager et apéroter 🍻

Quand nous repartons, nous disons au-revoir aux sœurs et aux jeunes en formation car aujourd'hui nous changeons de spot 🚚 Sur la route nous faisons un arrêt avec nos nouveaux amis au baobab sacré de Fadial. Il est connu car serait le plus ancien du Sénégal, 850 ans 👴 Son tronc est creux et on peut donc y entrer par une petite ouverture de 50 cm, de même que les chauves-souris 🦇 À notre arrivée, c'est l'effervescence 😅 Beaucoup de touristes passent par là, les gens du coin y sont donc en masse pour proposer la vente de leur artisanat ou de servir de guide, même s'il n'y en a pas besoin. Les enfants sont également très présents et demandent des cadeaux ou de l'argent 🤔 C'est un peu oppressant mais c'est ainsi. Nous donnons nos deux vieux bidons de 5l d'eau à deux enfants. Ici, tous les contenants sont réutilisés et non jetés 😯



Nous nous approchons du baobab. En effet, il est immense 🤩 Son ombre est bien rafraîchissante, nous comprenons pourquoi ces arbres sont réputés pour abriter les séances de palabre dans les villages. Nous trouvons le trou et nous glissons dedans, ça ne sent pas très bon, sûrement les déjections des chauves-souris 🦇 Mais l'espace intérieur est assez grand pour contenir une dizaine de personnes sans problèmes 🤯 C'est drôle d'être dans un baobab mais c'est encore plus drôle d'observer les gens en sortir péniblement. Les "guides" s'empressent d'aider et de donner des conseils pour s'extirper avec un peu de grâce.





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