🇲🇽 Pour un verre bien dosé en tequila

Aujourd'hui nous sommes le 1er décembre 🎇 Et qui dit 1er décembre dit calendrier de l'Avent 😀 Même si les mexicains fêtent Noël avec beaucoup de ferveur, impossible de trouver les fameux calendriers 😢 Qu'à cela ne tienne, Lucie, qui veut toujours faire plaisir à ses enfants, leur a bricolé un calendrier chacun avec un sac de course cartonné à l'effigie du Père Noël et pas mal de calculs savants 🤯 À l'intérieur, chaque jour se trouve un petit papier avec soit une épreuve (faire le poirier plus de 5 secondes), des questions (souvent en relation avec la visite de la veille), des rébus, des pendus, ... En récompense une petite babiole ou un bonbons. Les enfants sont très contents 😁

Nous continuons notre route, toujours plus à l'Est et c'est à la Peña de Bernal que nous nous rendons ce 1er décembre avec pour objectif de faire une bonne randonnée sur ce monolithe, le troisième plus grand du monde. Parce que oui les musées tout ça c'est pas ultra sportif et ça nous manque. La Peña n'est pas aussi impressionnante que nous le pensions et la randonnée ne nous prendra que 2h aller-retour 😐 Un genre d'échauffement on peut dire, mais une reprise en douceur pour Lise après sa fracture 🙂




Ensuite nous nous rendons dans un site exceptionnel un peu magique que nous ont recommandé nos amis niçois Guillaume en Lilia : les Grutas de Tolantongo 🤩 L'accès en lui-même est toute une aventure. Du haut de l'une des falaises dominant une petite vallée verdoyante il faut descendre de nombreux lacets en épingle pour arriver jusqu'au site 🥵 Là-bas, plusieurs sources d'eau chaude ont créé des merveilles naturelles dans lesquelles il est possible de se baigner. Le plus beau, le plus époustouflant c'est sans conteste la Gruta. Comme son nom l'indique il s'agit d'une grotte composée d'un très grand bassin d'eau chaude juste comme il faut suffisamment profonde pour s'immerger totalement ☺️ L'eau sort du plafond et plusieurs points forment tantôt des petites cascades tantôt des sortes de douches 🤩 Vraiment chouette 👍 Au dessus de la Gruta se trouve le Tunel, un peu dans le même genre avec de l'eau chaude partout mais dans le noir 👨‍🦯



L'eau de la Gruta et du Tunel coule ensuite dans une large rivière, le Rio, qui a été aménagée afin de créer plusieurs bassins de baignade. Évidemment l'eau est toujours bien chaude comme il faut 😀



Enfin à 40 minutes de marche sans indications et sans personne sur le chemin (les Mexicains n'y vont pas à pied, ils préfèrent les navettes) se trouvent les Pozas, de très jolis bassins en espalier ayant vue sur la vallée 🤩 Nous avons bien rit et nous nous sommes beaucoup questionnés pendant notre rando en maillots sans savoir si nous marchions au bon endroit 😬 Au final, je peux vous dire qu'on se sent extrêmement privilégié quand on se baigne dans cet endroit 😁




Moins glamour mais plus amusant le site dispose également d'une piscine avec toboggan sur lequel il faut descendre en bouée pour aller super vite. Le folklore mexicain est présent, même à la piscine... Il est annoncé une ouverture du toboggan de 14h à 16h. Albin fait déjà la queue 10 min avant 14h 🙄 14h10, deux employés arrivent tranquillement, l'un farfouille des choses dans une petite cabane, le deuxième remonte tranquillement le toboggan avec un balai afin de le nettoyer. Nous le voyons ensuite aller vers des vannes pour lancer les moteurs. 14h20, un petit fillet d'eau s'écoule laborieusement sur le toboggan, 14h30, nos enfants peuvent monter munis de leur bouée. Bizarrement, ils n'arrivent pas en bas, il n'y a pas assez d'eau 🤔 Il termineront de descendre à pied. Les employés s'activent doucement, 14h40, l'eau s'écoule enfin avec vigueur ! Les enfants se sont bien éclatés. Littéralement 🤕 La vitesse et le revêtement leur ont fait un grand nombre de brûlures sur les pieds, les fesses, les mains bref, tout endroit de peau qui dépassait. Tant qu'ils étaient dans le jeu et dans l'eau ça allait mais quand il a fallut sortir ils se sont mis à pleurer 😭 La douche fut douloureuse et difficile pour eux de rester assis ensuite. Dur, dur ! 


Le lendemain, après les Grutas nous nous sentons fatigués. Nous avons prévu de rouler toute la journée jusqu'à notre prochain point. sur la route nous craquons sur un coup de tête et nous nous arrêtons dans un McDonald's histoire de tester une nouvelle spécialité mexicaine satisfaire notre soif de malbouffe 👿 Ici aussi c'est fantastique : c'est propre, il y a des jeux enfants qui ne sont pas cassés et le must du must c'est le Wifi ultra-rapide 🤯 Bon par contre il est 11h58 nous sommes beaucoup trop tôt pour commander des burgers pour l'instant ils ne font que petit déjeuner. Il nous faudra revenir 2 minutes plus tard à midi pile pour avoir le droit de commander nos Best Of avec burgers, le temps que toutes les affiches de menus soient changées à la main 😛 True story.

Au lieu d'être un arrêt minute sur la route nous y resterons 3 heures, le temps pour Matthieu de faire les mises à jour de son ordinateur (coucou la nouvelle version d'Android Studio) et pour Lucie de faire son album photo des États-Unis. 


Nous finissons par partir mais ne terminerons notre trajet que le lendemain en nous rendrons dans un nouveau site exceptionnel : El Tajín ou se trouvent les premières ruines mésoamericaines que nous allons visiter. Les Totonaques qui habitaient là ont commencé à bâtir la ville en 600 avant d'abandonner leur cité vers 1200, soit bien avant l'arrivée des Espagnols. Le site n'a été redécouvert qu'en 1785 alors que la jungle avait recouvert les ruines. Le site est assez grand et la plupart des bâtiments sont bien restaurés mais il n'y a quasiment pas d'explications 😭 Rien que pour avoir le nom des bâtiments (comme la pyramide des Niches, la plus connue de El Tajín) nous avons dû user de Wikipédia (avec un internet limité, jungle oblige) et de notre guide papier 🤓 On s'aperçoit tout de même assez rapidement que même si il y avait des panneaux, les informations présentées seraient forcément parcellaires. Exemple à El Tajín 20 terrains de jeux de balle ont été retrouvés mais impossible d'en savoir plus sur les règles, les joueurs et les spectateurs 🧐 Incroyable non ?

Ce site de civilisation mésoamericaine est le premier d'une longue série. C'est une sensation incroyable pour nous d'y être 🤩 Comme au Mont Rushmore, nous voyons enfin de nos propres yeux un lieu avec lequel nous avons grandit mais qui semblait presque inaccessible car tellement loin ! Mais nous y sommes, c'est exaltant 😄





Une tradition conservée par les descendants des Totonaques est le rituel des voladores. Il s'agit d'une ancienne coutume qui aurait été créé pour mettre fin à une famine il y a plusieurs siècles. Dans ce rite, cinq hommes avec de beaux habits colorés montent en haut d'un mât de 30 mètres de haut 😬 L'un d'eux se charge de faire de la musique avec une flûte attachée à un petit tambour pendant que les quatre autres s'attachent avec une corde enroulée autour du haut du mat avant de se jeter en arrière au son de la flûte tout en tournant autour du mât jusqu'à toucher le sol. Un spectacle de voladores a lieu plusieurs fois par jour à l'entrée de El Tajín pour environ 10€ à quatre. C'est sympa et très typique 😀





Le site de El Tajín est toujours situé dans la jungle. Attirés par des chants étranges d'oiseaux nous avons observé les arbres jusqu'à découvrir de petits oiseaux noirs à queue jaune a l'origine de ces chants charmants. Un peu plus loin à Papantla de Olarte où nous passons la nuit, Luis le propriétaire nous apprendra qu'il s'agit de palomas, aux drôles de nids qui pendent 😀


Luis est un personnage, c'est quelqu'un qui a toujours le sourire et qui est très cultivé, tant sur la faune et la flore qui l'entourent que sur l'histoire du Mexique. Nous pourrons avoir avec lui de vrais échanges sincères, pendant lesquels il nous avouera par exemple sa nostalgie de la dictature mexicaine (une période appelée le Porfiriato du nom du dictateur Porfirio Diaz). Il nous amènera le matin dans sa forêt de deux hectares où il récolte de la vanille.

Point culture sur la vanille 🤓 Cette délicate gousse produite par une orchidée est originaire du Mexique. Elle était consommée uniquement par l'élite des Aztèques et elle a atteint les cours royales d'Europe lors de la colonisation. Elle n'a été cultivée commercialement qu'à partir du XIXe siècle quand un jeune esclave de l'île de la Réunion a trouvé le moyen de polliniser artificiellement les fleurs de l'orchidée. Car oui si l'orchidée de la vanille peut pousser dans de nombreux endroits, ses pollinisateurs naturels (les abeilles mexicaines) ne vivent qu'au Mexique. Aujourd'hui la production mexicaine est très faible comparée à des pays comme Madagascar mais l'accent est mis sur la qualité. Par exemple Luis ramasse à maturité (ce n'est pas souvent le cas) les gousses poussant naturellement dans sa forêt en se baladant avec son échelle en bambou (d'où le qualificatif de vanille sylvestre qu'il utilise). Pour les repérer il faut avoir de bons yeux 👀 Il les fait ensuite sécher avant de les vendre entre 15€ et 30€ LA gousse suivant la qualité 💰 Lors de notre passage il n'en avait plus, un soulagement pour notre portefeuille 😄





Nous avons passé peu de temps chez Luis (une soirée et une matinée) mais c'était dense et très enrichissant. Et c'est toujours un bonheur d'etre dans des lieux aussi naturels et préservés. La route cahoteuse nous a fait un peu peur mais nous avons bien fait de persister, c'est un lieu qui se mérite et le bolide est trop fort 💪 Et quelle détente de se réveiller aux chants des oiseaux ! Mais hélas, notre vie de voyageur n'est pas faite pour rester immobile, d'autant plus que nous avons rendez-vous un peu plus loin avec des personnes qui nous sont chères 😍

Comment vous expliquer ce trajet pour les rejoindre ? Car nous ne vous avons pas encore parlé des topes ? Ce sont des ralentisseurs de tailles toujours différentes mais souvent astronomiques (non autorisées en France), placés dans chaque lieu où il y a de la vie 😬 Et il n'y en a pas qu'un, non, ce sont souvent plusieurs qui s'enchaînent ! Des petits, des grands, des simples, doubles ou triples avec souvent des trous avant ou après. Il en existe tellement de sortes que nous nous sommes amusés à leur donner des petits noms : tope, doble-tope, topito (pour les mignons), peto (quand c'est plutôt un trou), ... Il faut ralentir et les passer au mieux en seconde, parfois quasiment à l'arrêt. Sur ce tronçon particulièrement, en plus des topes incessant, le revêtement était en très très mauvais état, des trous partout, des revêtements changeants, des montées, des descentes 🥵 Et en plus de tout ça, le temps ne nous a pas aidé, pluie incessante et brouillard, la visibilité était catastrophique 🥺 Nous avons fini par prendre l'autoroute, que nous évitons de prendre car beaucoup trop chère. Mais pour terminer la route de nuit il nous semblait impossible de rouler en aveugle entre les topes et les trous. Bref, difficile à décrire mais soyez sûrs que nous étions soulagés d'être arrivés sans encombres à notre lieu de rendez-vous...

Pour fêter nos retrouvailles le lendemain soir nous servirons à nos compagnons un verre de cocktail bien chargé en tequila dans le bolide 😐

Mais qui sont ces invités mystères ? Et combien sont-ils ? D'où viennent-ils ? Quelle est la couleur de leurs slips ? Vous saurez tout dans le prochain épisode des Breizh Trotters 😀

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