🇭🇳 Le pays orange

Après avoir quitté nos amis Régis et Marie ainsi que leurs enfants, nous nous rapprochons de la frontière pour la passer le 18 avril. Le passage est rondement mené côté salvadorien et prend légèrement plus de temps du côté du Honduras où la douanière semble remplir un mémoire sur toutes les caractéristiques de notre bolide pour son importation temporaire (carburant, nombre de cylindre, nombre de places assises, une question toutes les cinq minutes). Le Honduras est assez peu visité par les voyageurs car il a mauvaise réputation 😨 Si l'on en croit la carte éditée par le Ministère des Affaires Étrangères français, l'ensemble du pays est en zone orange, "déconseillé sauf raison impérative". Cependant le pays est sur notre route, possède des îles plutôt alléchantes pour faire de la plongée et les voyageurs qui y sont allés en font un retour positif 👍 En vrai la seule raison qui nous aurait empêché d'y aller est la peur, les avis des gens qui n'y sont jamais allés ou alors qui l'ont traversé aussi vite que possible 😬

C'est néanmoins sur nos gardes que nous appréhendons le pays 😨 Pour l'instant la route n'est pas dingue, avec beaucoup de tronçons totalement défoncés, cela nous change du Salvador 🚧 Nous arrivons à notre première étape, la ville de Gracias. Là encore, nouvelle mauvaise impression : nous espérions dormir sur la place centrale du village mais des locaux à qui nous avions demandé leur avis nous l'ont vivement déconseillé. Bon bah OK on ira se trouver un autre spot un peu plus loin pour éviter les problèmes 😞 Nous passerons donc la nuit sur un parking de station-service après avoir fait le plein. En demandant l'autorisation de rester, la gérante nous demande de l'argent 💵 Lucie lui montre gentillement le ticket de carte bleue du plein et demande "ça ne suffit pas ça ?". La gérante dira OK avec un petit sourire 😁

Le lendemain, nous privilégions l'école tout en sachant qu'une belle randonnée nous attend au Parque Nacional Cerro Celaque. Puis nous nous mettons en route pour en rejoindre l'entrée. Et notre meilleur ami Google Maps aura encore sévit 🤬 La route se rétrécit, devient une piste en travaux puis une piste tout court. Lucie le sent mal mais Matthieu veut continuer, jusqu'à ce que le GPS nous dise de tourner dans un chemin où même une moto aurait du mal à passer 😬 Bon, nous faisons demi-tour et nous arrêtons à un hôtel lodge afin de demander comment on rejoint le parc, prêts à prendre un guide pour le lendemain. La dame nous dit que ce n'est pas le bon chemin et nous explique le trajet. Nous faisons donc le chemin en sens inverse et en effet, la route toute neuve est très belle 🛣️ Mais il est presque midi, trop tard pour partir en rando 😐

Changement de plan et retour en ville pour le plein de courses et le plein d'eau. Nous sommes attirés par l'odeur succulente de viande grillée d'un asados, nous l'avons bien mérité avec tous nos efforts du matin 😛 Viandes grillées accompagnées de bananes plantains frites, quel délice 😋

Puis la visite à ne pas rater dans la ville c'est les balnearios Presidente. Il s'agit de sources chaudes, organisées en différents bassins de température croissante. C'est une expérience assez intéressante que de se baigner dans une eau à 36 degrés quand il fait déjà super chaud dehors, on a l'impression de suer directement dans la piscine 🥵 On y passera quand même quelques heures à se détendre et à s'amuser. Les balnearios sont souvent des endroits où les locaux ont plaisir à se retrouver. Ils arrivent en famille ou entre amis et passent leur journée ou leur soirée là à siroter des bières, à manger et à faire quelques tours dans l'eau avec de la musique assez forte à proximité 🍻 Étonnant comme habitude !


On remarque assez rapidement un changement au Honduras comparé à ses voisins : il est extrêmement facile de trouver du café à boire ☕ Oui ça peut paraitre étonnant mais même si les pays que nous traversons depuis le Mexique produisent beaucoup de café, ils en consomment très peu et uniquement du café fait en cafetière ou en percolateur. Et même pire, les meilleurs crus sont exportés vers l'Amérique du Nord ou l'Europe, pour y être torréfiés 🤔 Comme le chocolat d'ailleurs dont nous n'avons noté l'utilisation que chez les mayas, pour le consommer très amer avec peu de sucre 🤢 Pour les bananes c'est un peu différent il y a une forte consommation locale mais ça reste tout de même un produit d'exportation énorme en volume et en quantité. C'est très bizarre et un peu dérangeant de se balader dans ces pays en voyant la quantité d'espace consacré à ces cultures destinées à d'autres pays et notamment aux Etats-Unis. La culture de la banane en particulier a eu beaucoup d'impact sur les pays d'Amérique Centrale : depuis la guerre des Bananes au XIXe siècle jusqu'au coup d'État de 1954 au Guatemala (qui a plongé le pays dans 35 ans de guerre civile), les États-Unis ont toujours veillé aux intérêts de la United Fruit Company 🍌 D'ailleurs saviez-vous que le terme république bananière vient de là ?

Le lendemain nous nous rendons assez tôt au Cerro Celaque (pas d'école aujourd'hui, c'est le week-end). La pente raide dès l'entrée du parc, la route en gravier ainsi que les branches basses des deux côtés de la route nous ont dissuadé de rejoindre le parking du parc, nous restons donc garés à l'extérieur 🫤 Fort heureusement, le centre des visiteurs ne se trouve qu'à 1.5 km de là. Tant mieux ça fera un petit bonus à la randonnée de 8 km que nous avions prévu pour aller voir un point de vue sur la cascade Santa Lucia et que nous trouvons un peu courte. Ce qu'on a moyennement anticipé c'est le dénivelé 800 mètres qui nous fait progresser pas du tout rapidement 🥵 Donc on galère bien pendant plusieurs heures et on sue des litres d'eau pour finir par arriver en haut pour avoir un point de vue de très très loin sur un filet d'eau 😛 Bon pas de pot, l'objectif final n'était pas terrible mais c'était quand même chouette de se faire une petite randonnée physique dans la forêt nuageuse en famille, ça faisait longtemps. Heureusement que nous ne sommes pas partis à midi hier car il est 16h quand nous retrouvons notre bolide. Retour aux sources chaudes pour délasser nos muscles éprouvés 😚





Le lendemain changement de zone, nous nous rendons au point d'intérêt le plus connu du Honduras : Copán. Si pour s'y rendre les paysages de montagnes et de volcans sont sublimes, la route n'est pas fameuse : outre les nids de poule et les ornières auxquelles nous sommes maintenant habitués, un nouveau panneau vient de faire son apparition : "Precaucion, falla geologica" ⚠️ Oulà ça fait peur la première fois, ca veut dire quoi "attention faille géologique" ? Qu'il peut y avoir un canyon géant au milieu de la route dans lequel on pourrait tomber 1000 mètres plus bas ? Ha bah oui sympa de prévenir du coup. Si cette possibilité n'est pas totalement sortie de notre tête, l'avertissement vise habituellement des dégâts plus petits : changement de revêtement pour passer sur du gravier de réparation, grande saignées irrégulières dans la route, ou dans le pire des cas une voie de route tombée dans le précipice (bah oui on roule en montagne) 😅

Avec tout ça nous arrivons dans la ville de Copán et allons déguster un bon burger. Je ne sais plus comment cela a commencé mais nous en avions très envie et à la différence des pays que nous avons visité précédemment impossible de trouver un Pollo Campero, un McDonald's ou un Burger King. C'est donc dans un restaurant tout à fait normal mais où nous étions les seuls clients que nous avons dégusté notre repas de midi à près de 14h. Et on s'est régalé 😄 Nous terminons la journée dans un spot idéal, à l'arrière d'un hôtel. Et oui, Honduras oblige, nous ne tenterons pas les spots gratuits mais privilégierons ceux surveillés). À l'hôtel, une grande étendue d'herbe, des jeux enfants, du wifi et de l'eau à volonté 💦 Que demander de plus ? Ha oui ! Des aras macaos qui volent au-dessus de nous 🤩



Le lendemain matin c'est tout à fait fringants que nous attaquons la visite du site archéologique de Copán, qui a connu son apogée au VIIe siècle. Ce site maya est souvent comparé à Tikal, son voisin guatémaltèque. Mis à part que les deux sites sont étendus et mayas, ils n'ont pas grand chose à voir. Premièrement, c'est un peu mesquin mais parlons des billets d'entrée. A Copán l'intégralité du site ne se découvre qu'avec des billets cumulatifs. On commence avec le prix de base de 20$ pour accéder au site en lui-même. Pour visiter les tunnels creusés par les archéologues sous les structures c'est 20$ de plus. Pour le musée rebelote, 20$ par personne. Bref on était pas prêts à payer 60$ par tête de pipe, on est donc parti sur le forfait éco à 80$ pour nous quatre. À titre de comparaison, le site de Tikal nous a coûté 70€.

Donc ce n'est pas sur les meilleures bases que l'on part visiter Copán. La visite ne nous plaît pas énormément, beaucoup de bâtiments sont en ruines et non restaurés 🙁 Les stelles sur la place centrale sont assez jolies et remarquables mais ce que nous aurons préféré c'est le Escalinata de los Jeroglíficos, un escalier de 9 mètres de large et de 12 mètres de haut, magnifiquement sculpté. On regrettera que malgré le prix du billet d'entrée les panneaux explicatifs restent sommaires. Par contre on a été super fiers des enfants quand ils nous ont dit "on dirait un juego de pelota" en passant justement devant le jeu de balle du site 😊 Comme quoi ils retiennent des choses parmis tout ce qu'on peut leur raconter pendant les visites 😉








Sans aucun doute notre attraction préférée sera l'observation des aras macaos qui ont élu domicile dans le parc. Ces magnifiques perroquets au plumage coloré vivent en couple et en colonie. C'est également l'oiseau national du Honduras 🇭🇳



Dans la ville de Copán nous irons également voir le Lugar del Te et Chocolate, un endroit tenu par une famille maya et dans lequel nous espérions en apprendre un peu plus sur la culture du chocolat. Malheureusement il s'agit essentiellement d'une boutique-salon de thé pour touristes 😛 Mais ne boudons pas notre plaisir, Lucie sera quand-même très heureuse avec son petit thé dégusté sur la terrasse face à la nature. Pour les trois autres qui ont commandé des chocolats au lait, on le disait les Mayas aiment le chocolat amer. Le bol de rapadura (sucre de canne complet) proposé en accompagnement était tout juste suffisant 😄 Les prix des tablettes de chocolat sont prohibitifs mais nous pouvons tous les goûter gratuitement, autant vous dire que certains se sont fait plaisir et ont quasiment vidé les pots de démonstration 😂






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