🇬🇳 Étape à Dalaba

Après une parenthèse de camaraderie, l'heure est venue de redevenir studieux et de reprendre l'école 🏫 La motivation n'est pas incroyable après la pause accordée depuis la rencontre avec nos nouveaux amis, mais c'est le contrat : on peut parfois ne pas travailler pour mieux profiter de certains moments mais il faut quand-même que le programme scolaire avance les autres jours 📖

Après la séance d'école, nous prenons ensuite la route vers Dalaba où nous arrivons le 18 mars. Matthieu s'imagine déjà que cette longue route nationale est faite d'asphalte lisse mais la réalité est toute autre : nous alternons petits bouts de bitume encore en place mais troués et pistes de trous et bosses 🫨 Nous voyons les traces de ravinements créés par la pluie et les grosses roues de camions. Nous n'apprécions pas la route mais mesurons notre chance d'être ici en saison sèche 😬 Notre pauvre bolide subit les vibrations et la poussière sans broncher, mais nous imaginons que ce n'est quand-même pas anodin pour sa structure 😱

Après 50 km effectués en plus de 2h nous arrivons à la Case à Palabres de Dalaba. C'est un lieu culturel et touristique qui accueille les voyageurs dans son parc. Nous sommes bien installés, au calme, sous les pins et comme Dalaba est à plus de 1000m d'altitude, pour une fois l'air est rafraîchissant 😗 Nous sommes tous un peu sous le contre-coup de ces derniers jours passés avec nos nouveaux amis, le silence règne dans le bolide, entrecoupé par les bougonnements de Matthieu sur le réseau internet. Demain, c'est sûr, il va chez Orange 🍊 Car depuis notre entrée dans le pays, nous n'avons rien trouvé de mieux qu'une carte sim de MTN, au réseau ni stable ni véloce 🥲 Et ce n'est pas faute d'avoir cherché : près de la frontière nous nous sommes arrêtés dans la première ville que nous avons rencontré, Koundara. Nous sommes bien accueillis mais malheureusement, le système d'identification de nouvelle cartes sim était cassé depuis le matin, sans heure ou date estimée de réparation. Nous tenterons l'agence suivante, fermée depuis 30 min 😟 Le lendemain, encore plus loin, nous tenterons l'une des agences de Labé, le système ne sera toujours pas réparé. Et ça durera une semaine 🤯 Imaginez qu'Orange France ne puisse plus avoir de nouveaux clients pendant une semaine dans notre pays 🇫🇷 Impensable 😂 Pour avoir quand même un semblant d'accès à internet nous avons dû nous rabattre vers MTN que la vendeuse officielle, elle-même, nous déconseillera "Vous savez, c'est pas un bon réseau hein ?" 😂 Ben oui Madame, mais nous on a besoin d'un réseau, même pourri, pour dire à nos proches que nous sommes encore en vie 😬 Et donc enfin, à Dalaba, nous récupérons un sim Orange. Bon, nos espérances sont vites refroidies ce n'est quand-même pas un internet de fou mais c'est toujours mieux que précédemment 😁 

Bref, l'après-midi, nous allons nous rendre au Pont de Dieu, une arche rocheuse sous laquelle s'écoule une rivière. Nous voulions y aller à pieds mais il fait chaud et nous avons un peu la flemme, il faut l'avouer 😜 Nous trouvons donc deux motos taxis, ces motards qui embarquent jusqu'à deux personnes pour les mener à la destination de leur choix, et négocions le tarif de notre voyage jusqu'au site 🛵 Lucie et Albin, les plus peureux, embarquent sur une moto en demandant d'être bien prudent 😨 Lise et Matthieu montent sur la deuxième. Au début, tout se passe bien, c'est bitumé. Puis nous rejoignons une piste de terre et cailloux. Dans les descentes, le chauffeur coupe le moteur, sûrement dans un soucis d'économie d'essence 🙄 Nous avons peur de déraper et serrons très fort les fesses. À l'arrivée, les deux parents soufleront le même "ouf" de soulagement 😮‍💨 Nous rentrerons en marchant, merci beaucoup.


Le Pont de Dieu est mignon mais ça ne casse pas trois pattes à un canard quand on a vu le Pont d'Arc en Ardèche 🦆 Les garçons enfilent quand-même leur maillot et Albin s'éclate dans les petits bassins pendant que les filles observent les libellules. Nous montons sur l'arc que des femmes traversent en portant sur leurs têtes leurs lessives qu'elles viennent de faire un peu plus haut 😆 Nous rentrons ensuite tranquillement en marchant, il fait moins chaud. Mais c'est il y a quand même une bonne distance et après avoir fait quelques courses au marché, nous terminerons en moto taxi, mais sur du bitume cette fois 🏍️







Le lendemain, c'est notre petite Lise qui n'est pas en forme 🤒 Un peu comme Albin quelques jours auparavant, une petite fièvre et des douleurs abdominales. Sébastien et Floris nous ont fait peur, dès qu'ils ont de la fièvre ils soupçonnent un paludisme  C'est vrai que nous sommes en zone impaludée mais nous n'avons pas encore le réflexe d'y penser 😬 Nous sommes sous Malarone en préventif mais une contamination est toujours possible. Nous sortons donc nos tests rapides et en faisons un à Lise. Ouf, il est négatif 😮‍💨 Une journée de repos suffira, le lendemain elle sera repartie pour de nouvelles aventures, mais désormais nous garderons la peur du palu 😱


Avant de quitter Dalaba, nous allons quand-même visiter cette Case à Palabres qui se dresse devant nous depuis presque trois jours 🫢 Celle-ci a été construite en 1936, sous l'impulsion du chef de canton afin d'accueillir les rencontres entre le gouverneur de la Guinée française, les 12 chefs de cantons du Fouta (la région de Guinée dans laquelle nous sommes) et les notables de la région. Ils s'y rassemblaient pour prendre les décisions importantes pour leur région, d'où le nom. Nous découvrons que le bâtiment est riche de traditions. L'intérieur est entièrement sculpté, les murs en terre de termitière, les volets et les portes en bois, le sol, même le plafond est recouvert de léfas, des vanneries rondes réalisées par les femmes de la région 🤩 Et tout a une symbolique. Le sol est un enchaînement de cercles emboîtés les uns dans les autres, au centre était posée la table ronde qui accueillait le gouverneur et les représentants religieux, le cercle suivant était réservé aux chefs de canton, ensuite venaient les notables et chefs de village par ordre d'importance. Par chacune des quatre portes entrait ce beau mode, mais attention, chacun par la porte qui lui était réservée 🚪 Cette case a notamment accueilli l'une des grandes réunions pour l'indépendance de la Guinée avec notamment Sékou Touré (leur Général de Gaulle local) ainsi que d'autres combatants de la liberté. Heureusement que le guide est présent pour nous expliquer tout ceci et rendre la visite plus vivante car on a l'impression que la case est à l'abandon 😐 Les vanneries qui ont pourtant été restaurées commencent à tomber, le mobilier a été vendu au plus offrant et toutes les portes ne s'ouvrent pas.




Nous visitons ensuite la villa Jeannine attenante qui était la maison du gouverneur lors de ses déplacements dans la région 🏠 La décoration est semblable à la case à palabres mais ici, en plus, trône une belle cheminée. Ça nous étonne un peu car nous avons chaud mais à priori il peut faire froid dans ces montagnes ⛰️ La vue est superbe sur la vallée. Une fois l'indépendance de la Guinée obtenue, le président Sékou Touré y logeait lors de ses déplacements dans la région.


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