🇬🇳 Conakry c'est fini, la Guinée c'est terminé

En ce matin du 4 avril, après avoir fait nos aux revoirs aux 7x7, nous mettons les mains sur le volant, le pied sur la pédale de l'accélérateur et il est l'heure pour nous d'entamer la longue route qui nous mènera vers l'Afrique australe, comme nous l'avions décidé 🚚 À partir de maintenant, les découvertes et visites touristiques se limiteront au minimum, il faudra vraiment que ce soit exceptionnel et facile pour qu'on s'arrête, car nous voulons rejoindre l'Angola à la fin mai 😅 Là recommenceront nos excursions touristiques après plus de 9000km de route 🛣️


Pour ce premier jour, déjà bien entamé, nous voulons rejoindre Kindia et y faire le plein de fruits et de légumes, car on nous a annoncé que ce sera difficile ensuite dans l'Est de la Guinée jusqu'en Côte d'Ivoire 🍎🍍 C'est la même route qu'à l'aller, avec des fous qui dépassent sans prévenir et sans visibilité, sauf que cette fois-ci nous sommes en montée donc ça va un peu moins vite 😅

Le soir, nous dormons sur le campus de Kindia après en avoir demandé l'autorisation au vice-recteur 🧑‍🏫 Il nous reçoit, très officiellement, dans son bureau, photocopie nos passeports, appelle la gendarmerie pour les informer de la présence de touristes sur le campus et charge le gardien de bien faire attention à nous durant la nuit. Nous nous tenons à carreaux et le remercions chaleureusement 😁 Le lendemain, Seb et Floris, qui quittent à leur tour Conakry pour retourner chez eux à Labé, passent nous faire un petit coucou. Seb nous avait promis les croissants mais il arrive les mains vides, quelle déception 🥐 Un ultime bisou, un ultime au-revoir et on reprend la route 😘

Rapidement, nous arrivons dans un bouchon. Les camions s'arrêtent et les chauffeurs en descendent, ils ont l'air de se préparer à attendre longtemps. Les autres véhicules remontent la file. Nous ne savons pas quoi faire, nous sommes moins gros qu'un camion mais moins manœuvrant qu'un mini-bus 😐 Allez, on remonte la file à contresens nous aussi ! Des hommes sur la route nous disent qu'il y a eu un accident de camion, la route est bloquée pour une durée indéterminée. Ils nous indiquent une piste où tout le monde s'engage et nous disent qu'il n'y a aucun problème pour qu'on passe (comme d'habitude 😉). Bon, bah on y va. La piste n'est pas fabuleuse, c'est raviné et plein de trous et on racle parfois le dessous du bolide. En plus, les guinéens sont tellement impatients, qu'ils dépassent en nous frôlant alors que nous manœuvrons 🤯 Ce n'est pas simple mais après quelques peines nous arrivons à rejoindre le bitume. Matthieu pense que c'est ici qu'on a cassé le carter en plastique qui protège la boîte de vitesse en tapant un caillou, mais on ne s'en rendra compte que bien plus tard.

À partir de Mamou, ça se complique. La route nationale devient progressivement une piste qui peut aller d'état bof à état déplorable 😥 Nous le savions, nous sommes prêts à l'affronter. On alterne la conduite entre adultes afin de rester vigilants et les enfants apprécient leur premier film de la longue route (premier d'une longue liste). 


Tout au long de la route, nous sommes régulièrement contrôlés. Généralement, ça se passe plutôt bien, au pire on nous demande de l'eau ou un cadeau mais nous avons rarement de problèmes 🎁 Sauf aujourd'hui, un (très) jeune gendarme nous arrête et récupère nos papiers, enfin, les copies plastifiées, car nous ne donnons pas les vrais comme ça 😁 Il va les donner à son chef qui est tranquillement assis à l'ombre puis nous demande de nous garer. Quand ils ont nos papiers, ils savent que nous ne pourrons pas repartir, que nous sommes bloqués. Matthieu sort donc du véhicule accompagné de Lise. De manière générale les guinéens préfèrent toujours parler à l'homme, le chef de famille 😵 Lise revient rapidement chercher Lucie, "je sens qu'il ne va pas nous lâcher, il ne laisse même pas Papa placer un mot, il m'énerve" 😡 Il vallait mieux qu'elle s'éloigne si ça l'énerve en effet. Lucie sort donc et se met à parler à un autre gendarme qui a l'air d'observer la scène de loin. On ne sait jamais, il pourra peut-être parler en notre faveur. Bien-sûr, l'homme veut épouser Lise et adopter Albin, son ami, mais maintenant nous savons quoi répondre à ces propositions farfelues 😜

Matthieu finit par revenir vers Lucie, sans avoir réussi à s'extirper de la situation. Le chef veut notre visite technique, qui a périmé pendant le voyage 🙃 Comme nous sommes hors du territoire français, nous ne pouvons pas la refaire et ne sommes même pas soumis à cette obligation. Après une petite pause, Lucie va demander au chef ce qui lui manque pour nous laisser partir. Et là, on ne sait pas trop pourquoi, il lui demande la visite technique de notre famille et non du véhicule, pour lui prouver que nous sommes "propres sur nous" dans son pays 🙃 Ha mais si ce n'est que ça ! Lucie lui sort ses carnets de vaccinations internationaux qui prouvent que nous avons eu le vaccin contre la fièvre jaune, et ça lui suffit 🤔 Ça veut dire que ça fait 40 min que Matthieu essaye de lui faire entendre raison pour rien ! La visite technique des humains, c'est un peu étonnant 🤯 Nous pensons qu'il a vu qu'il n'arriverait à rien avec Matthieu et qu'il a profité de la venue de Lucie pour changer son fusil d'épaule sans perdre la face. En tous cas, nous récupérons nos papiers et nous dépêchons de déguerpir car il n'a quand-même pas l'air très amical 🫤

Avec tout ça, nous avons pris du retard et nous sommes fatigués 😴 À la tombée de la nuit, nous demandons dans un village si nous pouvons nous garer en toute sécurité. On nous installe devant le centre de santé, en plein centre. Lucie sort acheter des bouteilles d'eau et des œufs puis nous passons la soirée dans la pénombre car tous les enfants du village entourent le bolide et regardent à l'intérieur 🥴 Lucie se permet de temps en temps de leur râler dessus quand ils tapent sur le véhicule mais globalement, ils sont juste curieux. Néanmoins, ça effraie Lise et Albin, et un peu Matthieu et Lucie aussi 😂 Nous passons tout de même une très bonne nuit et sommes de nouveau observés le lendemain matin au petit déjeuner, mais cette fois-ci, comme il fait jour, nous pouvons voir l'extérieur 😁

Nouvelle journée de route, et nous avons bien fait de nous arrêter hier soir car juste après nous attendaient 20 km de route encore plus terribles que depuis Mamou 🙄 On dirait plutôt un chemin de terre battue que la N1. Après Faranah, on ne sait pas trop pourquoi, nous récupérons une route qui paraît exceptionnelle tellement nous avons été secoués depuis deux jours 🫨 Parfois, il y a quelques passages en piste plus ou moins bonne, parfois quelques trous, mais c'est un paradis par rapport à avant 😇

En fin de journée, Lucie est fatiguée, elle ne veut pas continuer. On s'arrête donc dans un petit village et on demande si nous pouvons dormir ici. Encore une fois, pas de soucis, on nous installe devant l'église. Ils accueillent des pèlerins donc nous aurons le droit aux chants et aux prières le soir et le matin, ainsi que la cloche ⛪ De nouveau, c'est l'attroupement autour du bolide. Mais de nouveau, après quelques minutes de discussion, nous préférons nous abriter dans notre maison sur roues. Est-ce que c'est la fatigue qui fait ça ou la masse importante et impressionnante d'enfants qui nous effraie, difficile à dire 😱 Le lendemain, nous décidons de donner quelques vêtements trop petits. Le chef du village en semble enchanté et le crie haut et fort à tout le monde autour de lui, c'est un peu gênant car ce n'est pas grand chose 😅

La route nous permet d'avoir des contacts furtifs avec les locaux : les enfants crient toubabous, foté, ou autre mot signifiant blanc en dialecte local, on nous fait coucou, on nous sourit 😊 Les femmes portent leurs charges sur la tête (bois, eau,...), et leurs enfants dans le dos. Les enfants en âge de marcher portent de plus petites charges. Les hommes avec des machettes marchent le long des routes, quand ils ne sont pas à moto 🏍️ Parfois les femmes portent des voiles intégraux ou partiels, ou des pagnes de couleur qui se portent assez bas avec des boubous sur la tête.


Ce soir, nous dormons en pleine nature à la demande de Matthieu, souhait fortement appuyé par les enfants. Tous les trois eu leur dose de pression sociale, ils ne veulent pas d'une autre soirée au milieu d'un village 🛖 Nous nous posons donc en brousse face au Mont Nimba, qui a donné son nom à la nouvelle copine de Lise 😘 Nous n'irons pas y faire de randonnée, l'accès est difficile et les informations dures à trouver. Nous sommes assez fatigués de ce pays et avons hâte d'en changer. Demain, à nous la Côte d'Ivoire 🎊



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