🇬🇭 Le Ghana, ancienne colonie britannique
Une petite heure de route et le 15 avril nous sommes à la frontière, prêts à quitter la Côte d'Ivoire pour le Ghana 🇬🇭 On change de langue car le pays est ancienne colonie anglaise. Le style aussi, lors du passage dans le bureau d'immigration nous sommes confortablement installés dans un bureau climatisé sur un canapé très anglais, c'est la première fois que nous avons le droit à autant de confort 😂 Les formalités réalisées, nous entrons dans le pays. Première difficulté, il est impossible d'acheter une carte SIM avec un passeport étranger, nous essayons donc de négocier avec les revendeurs de la frontière 🤑 Ils ont auparavant acheté des SIM à leur nom qu'ils revendent à prix d'or aux touristes. Nous n'arrivons pas à négocier un prix qui nous convienne et faisons le pari d'en trouver une plus tard dans une autre ville. En fait, ce sera Paul, celui qui nous accueille dans son camping-restaurant ce soir et qui nous a aidé pour les formalités de visa, qui nous en vendra une. Vous savez Paul, celui qui nous a également donné toutes ses coordonnées pour que nous puissions obtenir notre visa du Ghana 🛃
Le long de la route il y a de nombreux lieux où il est possible de recharger les bouteilles de gaz, un petit peu dans le même genre que des stations services. Nous en sommes étonnés jusqu'à constater de nos yeux que le Ghana est un grand producteur de gaz, il est donc normal qu'il y en ait partout 🔥 Nous trouvons une station dans laquelle nous pouvons refaire le niveau de notre bouteille, il était temps, nous étions sur la fin. C'est un plaisir de remplir aussi facilement quand on sait que dans d'autres pays c'est une opération galère 😁
Nous rejoignons ensuite le terrain de Paul. Il possède un joli terrain herbeux et sableux au bord de l'océan atlantique 🤩 Le lieu est de toute beauté et bien aménagé, les propriétaires sont sympathiques. Nous nous installons sur une table, les pieds dans le sable, entourés de hamacs rapidement investis par les enfants. Nous tentons une baignade mais ne restons pas longtemps dans l'eau car les vagues sont assez fortes, comme un peu partout sur la côte Atlantique 🌊 Le soir, en échange de l'accueil, nous commandons un repas, du riz sauté aux légumes et aux œufs. Le plus beau est qu'il nous est livré dans le bolide alors que les éléments commencent à se déchaîner ⛈️ Une saucée typique de la saison des pluies s'abat sur nous pendant que nous dégustons notre repas. C'est un délice et le plat est tellement énorme qu'il nous en restera pour le lendemain. Nous apprécions de plus de manger tous ensemble dans le même plat avec nos cuillères à soupe 🥄
Chez Paul nous en profitons pour continuer nos tracasseries administratives en faisant notre demande de visa pour le Cameroun. Le site internet de ce pays de facétieux nous demande des documents justifiants que les enfants sont bien des écoliers 🙃 Pas forcément facile pour nous qui faisons l'école sans supervision d'une autorité quelconque. Donc nous avons finalement mis une photo de nos deux écoliers avec l'un de leurs manuels. Il y a des camerounais qui ont dû bien se marrer dans leur consulat😂 Sans compter que ce n'est pas la seule blague de ces farceurs : suite à un dysfonctionnements de leur plateforme, nous avons été débités du prix de cinq visas (nous ne sommes que quatre pour ceux qui ne suivent pas) 💸 À 153€ le visa ca pique un peu. Quand à trouver quelqu'un pour se faire rembourser... toi même tu sais.
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Photo officielle de justification du statut d'écolière |
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Photo officielle de justification du statut d'écolier |
En reprenant la route, nous prenons le temps d'observer les locaux 👀 Les tenues des femmes sont beaucoup plus courtes que dans les pays précédents, robes moulantes et courtes, pagnes portés courts, jupes des écolieres au dessus des genoux. Un pays où la femme est plus libérée ? Par contre, nous rencontrons peu de regards souriants, les gens sont froids 😔 Nous sommes régulièrement hélé par un bruit qui exaspére Lucie, des bisous ou des hey 😮💨 Ce sont les hommes qui les produisent pour nous appeler et nous demander directement de l'argent sans même un effort pour dire bonjour 🖕 Et on ne peut pas dire que les ghanéens fassent des efforts pour qu'on les comprenne, ils parlent anglais tout doucement sans articuler et tant pis pour nous si on ne comprend pas, ils ne répéteront pas plus lentement.
Arrivés au fort de Cape Coast, Matthieu est embarqué dans une discussion avec un vendeur/artiste qui a sa petite boutique. Lucie s'échappe, elle ne va rien acheter donc elle préfère ne pas engager un semblant de relation qui n'aboutira à rien. C'est malheureux mais les locaux ne s'intéressent à nous que pour notre capacité à ouvrir le porte-monnaie, les vraies relations sont rares 👛 On a beau comprendre que c'est leur moyen de subsistance, ça nous exaspère et nous rend méfiants, voir désagréables, dès que l'on nous adresse la parole sans qu'on s'y attende 😬
Le fort de Cape Coast fait partie d'un ensemble de forts construits sur de la côte ghanéenne 🏰 La zone est passée entre les mains des portugais, des suédois, des danois et finalement des anglais avant que le Ghana soit indépendant en 1957. Du simple fortin de bois, c'est maintenant une belle construction restaurée il y a quelques années. Il a servi de fort défensif bien-sûr mais aussi de comptoir favorisant l'exportation d'or et de richesses ghanéennes pour finalement devenir un centre de traite négrière. C'est d'ailleurs cette partie de son histoire qui est largement exposée dans les salles. Nous suivons un guide qui n'a pas grand intérêt pour les visiteurs qu'il accompagne à travers les différentes salles 🙄 Dongeon des hommes puis des femmes avec leurs grandes salles sombres construites avec un système d'écoulement des déjections dans le sol, le cachot où on laissait mourir de faim les récalcitrants ☠️ Nous passons ensuite par la porte du non-retour, comme sur l'île de Gorée au Sénégal. C'est par là que les esclaves sortaient du fort pour rejoindre les bateaux qui les enverraient en Amérique. Le guide servira finalement à quelquechose en nous apprenant qu'il y a quelques années, deux corps d'anciens esclaves ont été ramènes en sens inverse afin d'apaiser les esprits tourmentés et de transformer cette porte en porte du retour 👼
Pendant la visite nous avons senti une ambiance assez bizarre dans le fort : il y a des gerbes sous plastique partout. Quand nous arrivons à déchiffrer les écritures qui les accompagnent, nous constatons que les noms ont des consonance américaines 🇺🇸 Et il y a d'ailleurs une famille de noirs américains avec nous pour la visite. En cherchant, nous avons le confirmation de nos déductions, le Ghana est une destination de "pèlerinage" pour ne nombreux américains descendants d'esclaves. Mais nous ne savons pas comment ils ont pu savoir que le pays d'origine de leurs ancêtres est le Ghana 🤔
Après la partie basse du fort, la visite devient plus légère et nous faisons ensuite un petit tour dans les appartements du chef militaire du fort (en bien mauvais état de conservation) puis sur les remparts défensifs 🏰 C'est toujours un plaisir pour les enfants, surtout Albin, de se balader au milieu des vieux canons, d'observer par les tours de garde et de s'imaginer comme les anciens soldats 💂 Le paysage est beau et il y a un petit vent agréable, ça nous fait du bien après la pesanteur des cachots.
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