🇨🇮 Le pont de lianes sacré
Ce matin du 8 avril, c'est passage en Côte d'Ivoire 🥳 Mais d'abord, comme tout les matins, on fait l'école. Ben oui, il ne faut pas oublier nos obligations quand-même 👨🎓 Le passage de frontière est simple : tampon de sortie dans le passeport, CPD de sortie tamponné puis de nouveau tampon d'entrée dans le passeport, CPD d'entrée tamponné 😄 La nouveauté c'est la vérification de notre vaccination contre la fièvre jaune par des gens de l'UNICEF 🤒 À la fin du processus nous changeons nos francs guinéens en francs CFA dont c'est le grand retour et sommes même étonnés d'arriver à négocier le taux de change qui nous convient 💪 En fait, on découvre au village suivant que le bonhomme, malhonnête, nous a glissé un 5000 francs guinéens au milieu des 5000 francs CFA, ça nous fait environ 7€ de perdu 🤬 Surtout que nous avons peu d'espèces avec nois jusqu'au prochain distributeur. Mais bon, encore une nouvelle arnaque à laquelle nous allons devoir faire attention les fois prochaines 🙄
Le poste-frontière passé, quel plaisir de rouler à nouveau sur des rubans d'asphalte tout beau, tout lisse 😍 Le bolide glisse dessus, on a presque l'impression qu'il flotte et ne touche pas le sol 😁 Nous aurions envie de nous arrêter et d'embrasser cette belle route tant attendue, mais il ne faut pas exagérer quand-même. Avec la Côte d'Ivoire nous renouons avec le développement. Les routes y sont incroyablement belles, entretenues, il y a du marquage au sol, des signalisations en place et des bas-côtés. Les conducteurs sont prudents, ils regardent dans leurs rétroviseurs 🤯 Les péages sont également de retour. Bon ça n'empêche pas qu'à la moindre intersection on peut se retrouver sur une piste de terre. Régulièrement, sur l'autoroute, nous passons au milieu de villes et villages avec beaucoup de gens sur les côtés ; ils n'ont aucun moyen de traverser sauf en prenant des risques et en espérant qu'on ait suffisamment ralenti, car les limites de vitesse à 50 km/h ne sont pas vraiment respectées dans les villages 😐
La population a également changé. Les femmes portent toujours le pagne mais moins long, nous voyons peu de voiles, les tenues sont plus légères, robes, pantalons serrés, ce qui détend un peu Lucie qui n'est plus gênée quand elle met un short 🩳 Le pays signe également le retour des écoliers en uniformes, il y a beaucoup plus d'écoles et de centre de santé. Généralement, quand nous passons une frontière terrestre, les contrastes entre les pays sont légers mais ici nous sentons vraiment que nous sommes en terrain plus développé que la Guinée 🫤
Après quelques petites courses à Danané, nous nous rendons dans le petit village de Liepleu. Nous voulons reprendre quelques petites visites touristiques et comme nous sommes rassurés par cette première route, nous nous engageons sur... une piste 🙄 Comme si ça nous manquait. Au début tout va bien, puis, petit à petit, ça monte, ça descend, et la pluie est passée dernièrement donc la piste commence à être abîmée et boueuse. Nous nous arrêtons à l'orée du village. Une femme est d'accord que l'on se gare devant chez elle, sur une pente que nous n'avions jamais osé encore. Son frère nous propose de nous guider jusqu'au pont de lianes.
Sur le chemin qui y mène, nous sommes accompagné par notre guide du jour mais également sa sœur et de nombreux enfants. Nous venons voir l'attraction du coin mais pour eux c'est nous l'attraction 😂 Le long du chemin nous découvrons les champs de cacaoyers, on nous ouvre une cabosse afin de sucer la chair blanche sucrée qui entoure les grains de cacao. Plus loin ce sont des manguiers, des palmiers, des papayers et des bananiers qui poussent 🥭🌴🍌 Difficile de savoir comment sont gérés les champs. Nous voudrions comprendre si chaque famille possède ses parcelles ou si tout le village travaille en communauté mais le français de nos accompagnants est simple et ne permet pas de pousser les explications.
Après une bonne demi-heure de marche, nous arrivons enfin au pont de lianes qui enjambe la rivière Cavally 🙂 Il s'agit d'un pont traditionnel reconstruit chaque année par les jeunes du village, de nuit, dans un contexte mystico-religieux que nous n'avons pas réussi à comprendre 🌌 En tout cas, le lendemain de la construction du nouveau pont de lianes, les anciens qui veulent rejoindre l'autre rive pour atteindre les cultures ou les lieux de culte, découvrent avec fierté un nouveau pont construit comme par magie 🧙 Une tradition qui perdure encore de nos jours même si maintenant c'est en partie le tourisme qui motive son entretien 😉 Car une taxe nous est demandée afin de financer l'achat des lianes qui ne se trouvent plus dans la forêt alentour 💵 Mais bon, même dans leurs communautés les locaux ne se font pas confiance entre eux : alors que nous avions payé notre obole au gardien du pont, notre guide rattrape ce dernier après avoir constaté qu'il ne nous avait pas remis nos reçus. Et si le gardien ne remet pas de reçus, aucune chance que l'argent n'arrive dans la caisse communautaire 💸
Bref, nous sommes invités à nous déchausser 🥾 Là aussi, impossible de savoir précisément pourquoi. Est-ce sacré ? Est-ce pour éviter d'abîmer prématurément les lianes ? Bref, nous traversons deux par deux afin de ne pas entraîner un trop grand balancement du pont. Nous ne sommes pas très habitués à marcher pieds nus, encore moins sur des lianes rêches pleines de fourmis, mais ça se fait 🤩 De l'autre côté nous pouvons voir une clôture qui ferme un lieu sacré puis nous retraversons en sens inverse.
Notre sortie comprend également un volet culturel car nous découvrons leurs poissons sacrés qu'il est interdit de pêcher dans les abords immédiats du pont 🎣 Par contre, un peu plus haut ou un peu plus bas pas de soucis 🤔 Nos nombreux accompagnateurs jettent des feuilles et des carpes se jettent dessus. Ce sont ensuite des énormes poissons chat qui viennent prendre la place, les petites carpes s'éloignent laissant la place aux plus gros. C'est drôle de les voir s'ébattre dans l'eau 🐟
Ensuite, direction la zone de baignade dans la Cavally. Nous pouvons voir sur le chemin des nasses savamment disposées dans l'eau afin d'attraper des poissons (pas sacrés ici 😉) ou encore des vêtements qui sèchent au soleil sur les herbes après la lessive dans la rivière. Arrivés à la plage, tous les enfants se mettent nus et se jettent dans l'eau 🏊♀️ Il y a du courant mais ils nagent comme des forcenés. C'est un moment pleins de joie, tous le monde sourit. Lise et Albin n'osent pas y aller, d'un autre côté nous les comprenons, ils sont déjà regardés comme des extraterrestres quand ils sont habillés, qu'est-ce que ce serait s'ils étaient nus ? Nous nous contentons de tremper nos pieds dans l'eau rafraîchissante, d'autres enfants jouent au foot tous nus sur le sable, et ils se donnent à fond encore une fois ⚽
Sur le chemin du retour, on nous propose d'acheter une petite tortue aquatique attrapée dans la nasse d'un villageois 🐢 Comme c'est triste de la voir au fond d'un marmite à essayer d'en escalader les bord. Nous leur suggérons de la relâcher, la pauvre n'a rien à faire prisonnière. Les villageois ne nous répondent pas et sourient. De toutes façons, si on l'achète pour la relâcher ça ne fera que les inciter à en attraper d'autres 😔
On glisse un petit billet à notre guide puis nous prenons la piste du retour 🚚 Il était temps car ce n'est pas la pluie qui nous tombe dessus mais le dérangement digestif qui touche celui qui n'y est pas encore passé, Matthieu. Au point qu'il est obligé de céder le volant à sa chère et tendre pour rejoindre de spot dodo. Ce soir nous sommes en pleine nature, Matthieu qui n'est vraiment pas bien geint dans son lit au point que Lucie décide pour la première fois de dormir dans la chambre d'amis (le lit transformable de la table à manger) 😂
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