🇨🇬 Congo Brazza pour les intimes

Comme notre objectif est d'éviter au maximum la saison des pluies et de rejoindre des pays plus simples à visiter, nous ne nous attardons pas près du sanctuaire des chimpanzés de Marienberg et prenons la direction du Congo le 12 mai. D'ailleurs éclaircissons tout de suite ces histoires de Congo homonymes 😉 Le fleuve Congo a donné son nom à deux pays voisins : la République du Congo que tout le monde en Afrique appelle le Congo Brazzaville, et la République Démocratique du Congo, aussi appelée Congo Kinshasa 🏞️ C'est d'abord le Congo Brazza (pour les intimes) que nous allons traverser mais le plus étendu des deux est sans conteste le Congo Kinshasa, deuxième plus grand pays d'Afrique dont l'essentiel du territoire est situé à l'intérieur des terres. C'est aussi dans l'Est de ce pays (donc vraiment loin de nous) que se passent les guerres quand on parle du Congo 🪖

Après deux jours de route, le passage de frontière est assez simple mais nous sommes accueillis par une pluie torrentielle 🌧️ Ce n'est pas facile de s'entendre avec les agents de la frontière avec la pluie qui tonne sur les plaques de tôle du toit mais ça fait du bien à notre bolide qui a bien besoin de se débarrasser d'un peu de poussière accumulée 🧽 Après avoir trouvé une carte SIM, nous nous posons dans un spot nature. Ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas fait à cause de l'insécurité. Malgré le coin dépotoir où s'accumulent quelques déchets, le spot est magnifique 🤩 Nous sommes au milieu d'une forêt équatoriale verte et luxuriante, des oiseaux volent en nuée, on n'entend que leurs pépiements, le soleil se couche sur le bolide 🦜 On va passer une bonne nuit dans cet environnement incroyable. Notre premier réveil au Congo est bercé par le chant des oiseaux, hormis cela, c'est le silence. Quel plaisir de retrouver cette liberté des spots dodo en pleine nature ☺️

Depuis que nous avons passé Yaoundé, la capitale du Cameroun, nous avons changé de décor. La nature est beaucoup plus verte et abondante et il y a beaucoup moins de personnes 😀 Les gens recommence à nous saluer et nous sourire. On se sent mieux, moins oppressés, plus détendus. En plus, les routes sont géniales, et ça c'est vraiment cool 🙂

Aujourd'hui nous avons prévu de rejoindre un tout petit village proche du Parc National d'Odzala-Kokoua. Là, Delmas, le chef du village, propose des balades dans la jungle à la rencontre des éléphants de forêt. Le deal semble intéressant mais il n'y a aucune certitude d'en voir, c'est la nature 🤷‍♂️ Nous n'avons pas réussi à joindre le monsieur en avance et il ne semble pas avoir WhatsApp. Ceci s'explique assez facilement car le réseau dans toute la partie nord du pays semble capricieux 📶 Pour pallier à cela, les villageois ont des boîtes en bois fixées sur des poteaux dans lesquels sont posés les téléphones mobiles. Pas des smartphones hein, des téléphones qui ne font que téléphoner 📞 Selon leurs informations, c’est là que se trouve le réseau. Donc ils y laissent le téléphone afin d’y recevoir leurs appels et SMS 😁 

Bref, nous arrivons donc comme un cheveu sur la soupe, en début d'après-midi en espérant pouvoir organiser une excursion pour le lendemain 😬 Pas de chance, Delmas n'est pas là, il est en séminaire pendant 3 jours pour la conservation de la forêt. Mais sa femme et son fils ainé sont là. La femme nous demande de revenir dans 3 jours mais le fils est OK pour nous emmener en excursion dès le lendemain. Ça nous arrange mais la mère s'engueule avec son fils tout en jetant des regards à Lucie et en lui faisant signe que non 🤬 Puis d'autres hommes viennent se mêler à la dispute mais on ne comprend pas bien qui est dans le camp de qui. Bien-sûr, nous ne comprenons rien car ils utilisent leur dialecte mais en plus ils semblent tous se râler dessus 😮‍💨 Ça nous donne envie de fuir, nous ne voulons pas prendre de risques. Le fils n'a pas l'air d'être le chef et il doit vouloir prendre la place de son père en son absence. Il veut nous amener à un autre endroit où il y a un point d'eau. Bon, nous finissons par nous mettre d'accord pour une excursion le lendemain, dès 6h, au départ de la maison. La maman semble OK et est rassurée, le fils est content, nous aussi 😅

Vu qu'il est encore tôt dans l'après-midi, ils nous proposent une balade le long de la nationale. On ne sait pas trop pour voir quoi, des singes à priori, mais on y va. Notre guide, le plus jeune fils, porte une tenue signée Christine Doir 🤣 Il nous met sa musique sur son téléphone, une playlist en français, qu'il chante tranquillement. Il ne doit pas comprendre un seul mot de ce qu'il chante car il ne parle pas vraiment français, nous n'arrivons pas à communiquer avec lui, quand on lui parle il ne sait que nous répondre oui en souriant 😁 Du coup on avance tranquillement vers on ne sait où. C'est étrange de marcher sur cette nationale en excellent état mais où très peu de véhicules passent. On a l'impression que le nord du Congo Brazza est vide. Par contre, quand un véhicule arrive, on l'entend de très loin et on fait comme les locaux, on s'enfonce dans les hautes herbes du bas-côté. Car ici, la priorité n'est pas aux piétons 🚷

Nous avons la chance de voir plusieurs sortes de petits singes dont nous ne connaîtrons pas les noms, ainsi que de nombreux oiseaux 🐒🐦 La nature est belle, nous sommes en plein milieu de la forêt équatoriale, une jungle comme dans Tarzan 🤩 C'est beau, vert, grand, dense, incroyable. Et c'est à la fois calme et agité car nous n'entendons aucun bruit humain parasite hormis nos pas mais par contre la nature est très bruyante : les arbres qui s'agitent au vent, les oiseaux et les singes qui piaillent et crient, on sent qu'il y a de la vie sur notre droite et notre gauche. Ça finit par gonfler un peu Albin d'avancer sans savoir où on va vraiment, sans connaître le temps de trajet et sans but 😐

Plusieurs fois, Christine Doir s'arrête en reniflant l'air et nous dit sentir un éléphant, ce que Matthieu valide en sentant une subtile odeur de bouse 💩 Mais pas d'éléphant de visible 🐘 Nous finissons par faire demi-tour, mais au bout de quelques mètres, notre guide s'arrête, s'assoit puis s'allonge sur la route 🫣 On ne sait pas trop pourquoi mais on fait pareil, il avait sûrement besoin d'une pause 🤔

À notre retour au village, le vendeur ambulant est arrivé avec sa mobylette. Il a tout le strict nécessaire, aliments secs, produits d’hygiène, bonbons, … On lui a acheté de la pâte d’arachide et des sucettes 😁 La maman de la famille a acheté une cartouche de cigarettes, qu'elle revend ensuite à l'unité dans le village.