🇦🇴 À nous les belles routes, ou presque

Au matin du 26 mai, nous nous faisons virer de la caserne de police de Noqui où nous avons dormi, mais ce n'est pas grave, nous sommes enfin en Angola, la galère de la longue route est finie, nous avons atteint un pays plus développé avec des routes en parfait état 🥳 Enfin, c'est ce qu'on croyait 😅

Nous attaquons la belle route bitumée vers Luanda, la capitale, mais rapidement, celle-ci devient une piste qui se détériore progressivement. Les tranchées creusées par des centaines de camions roulant quotidiennement sont énormes 😨 Nous avons chaud quand nous passons certaines zones jusqu'à un endroit où nous raclons violemment notre châssis 😱 Vu le bruit nous sommes quasiment sûrs d'avoir cassé quelque chose. Mais en regardant dessous, non, nous avons de la chance, ce n'est que la traverse avant qui a pris 😌 On repart plus prudents mais on racle encore par deux fois, c'est rageant alors même que Lucie donne de se personne pour enlever les cailloux un peu trop proéminents 😂 Cette cinquantaine de kilomètres nous semble interminable, quand nous rejoignons le bitume nous recommençons à respirer.

Sauf qu'ici, on fait la belle route bien bitumée sans faire les ponts 🤨 Ils seront sûrement fait plus tard mais du coup, en attendant, il nous faut traverser des vieux ponts reliés à la route par des pistes. Dont une avec des ornières de boue dignes de Verdun. Matthieu essaye de prendre de l'élan, de viser là où il y a des cailloux, d'éviter les bosses qui raclent le châssis et... il finit tanké, dans la boue, le bolide en travers de la route, le cul qui s'approche dangereusement du vide 😬 Un angolais à pied s'empresse de prendre la pelle des mains de Lucie afin de nous aider à nous désembourber 🪏 Au début nous étions gênés de ces situations où les locaux font tout le sale boulot (et on peut vous dire que dans la boue c'est du très sale boulot), pendant que nous, les blancs, nous ne nous salissons pas et restons à regarder 😑 Nous trouvons cela inégalitaire et presque colonial, mais les locaux espèrent toujours une contribution de notre part à l'issue de l'aide accordée et, finalement, ils sont bien plus doués que nous dans ces situations 😆 Donc au final tout le monde y trouve son compte.

Après plusieurs pelletées de boue, des accélérations, des glissades, de nouvelles pelletées, nous finissons par sortir du bourbier, sans une égratignures au bolide, juste de la boue un peu partout. Nous remercions le monsieur qui nous a énormément aidé et lui donnons un billet puis reprenons la route 💵 Et cette fois-ci, nous avons atteint du beau bitume bien lisse.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, au passage d'une bosse, Lucie constate qu'un voyant rouge s'allume puis s'éteint sur le tableau de bord ⚠️ Ce n'est rien d'après Matthieu, c'est un voyant orange qui fait ça de temps en temps. Et c'était tellement furtif qu'en effet, c'était peut-être un voyant orange et non rouge. Ha ben non, il réapparaît. C'est bizarre. On change de conducteur et ça finit par le refaire, voyant moteur rouge 😱 Juste après la piste où on a raclé par trois fois le châssis 🥲 Premier réflexe, Matthieu va vérifier ses niveaux et ne comprends pas, il n'y a presque plus d'huile 🧐 Il refait le plein mais nous sommes inquiets, nous essayons de rouler jusqu'à une ville ayant des garages mais la nuit tombe. Nous décidons donc de dormir sur une station service, au cas où ne ne redémarrerions pas le lendemain.

Au petit matin, il n'y a pas de grosse tâche d'huile sous le bolide donc, déjà, on peut éliminer le fait d'avoir cassé ou arraché quelque chose 😉 Mais le niveau d'huile a de nouveau baissé. En notant cela plus le fait que Matthieu a l'impression de voir de la fumée noire sortir de l'échappement depuis plusieurs jours, ça n'augure rien de bon. Problème de turbo, de moteur ? Ça semble sérieux mais pas urgentissime 😩 Et Matthieu n'a pas trop envie de se galérer à parler en portugais avec des mécanos d'un pays aux infrastructures qui ne nous rassurent pas totalement. Il décide donc, sans symptôme supplémentaires, d'attendre Windhoek en Namibie avant d'aller dans un garage, en espérant prendre la bonne décision. Ce qui est drôle c'est que le gasoil est à 0,30€/l, nous en avons pour plus cher à refaire le plein d'huile que de diesel, de l'ordre de 3l d'huile tous les 1000km 💸

Avant de clore définitivement la page de la longue route, nous amenons notre bolide se refaire un petit nettoyage extérieur. À partir de maintenant nous comptons tomber uniquement sur du bitume 🤞 donc autant le débarasser de toute la poussière accumulée sur les 9000km qui nous séparent de Conakry en Guinée 💦

Nous atteignons enfin Luanda, ses grattes-ciel et ses supermarchés, et allons nous poser au Clube Naval de Luanda qui a aménagé un petit emplacement avec eau, électricité et terasse d'herbe synthétique face aux potons accueillants de beaux bateaux ⛵ Ça y est nous respirons. En réfléchissant au chemin parcouru nous sommes impressionnés et fiers 🤗 Nous l'avons fait avec un camping-car qui n'est pas de première jeunesse, c'est dingue ! Les autres voyageurs sont tous avec des 4x4 ou des petits véhicules, ils nous prennent pour des fous, ce que nous sommes sûrement un peu 🫢 On est contents mais aussi bien fatigués, alors on va prendre quelques jours dans cet endroit reposant pour respirer.