🇨🇬 On n'a pas vu d'éléphants de forêt
À Langon le 15 mai, le réveil est difficile pour les enfants qui sont peu enchantés d'aller marcher aussi tôt 🚶♂️ Ils préféreraient rester dans leurs lits plutôt que d'aller traquer des éléphants de forêt 🐘 Cette espèce, un peu plus petite que son cousin l'éléphant de savane, est en danger critique d'extinction 😞
Nous sommes prêts à l'heure, équipés comme Indiana Jones 🤠 Nous nous enfonçons avec nos deux guides dans la jungle par un petit chemin qui mène d'abord à différents points d'eau 💦 Une utilisation du plus propre au plus sale est en place, le premier permet de boire, le suivant sert au lavage du manioc, le troisième à la lessive. Pour ce qui est du lavage des corps, cela se fait à la rivière un peu plus loin 😀 Sur le chemin nous observons plusieurs plantes, baies et fleurs, certaines servent dans la nourriture, d'autres dans la médecine traditionnelle. De même pour les écorces de certains arbres 🌳 On sent qu'il y a une grande culture de la nature qui se transmet de génération en génération mais nous sommes incapables de retenir les noms et propriétés de toutes les plantes 😅 Les enfants apprennent à faire un avion avec de grandes feuilles, bien mieux que ceux fait en papier 🛩️
Puis nous traversons la rivière et nous enfonçons encore davantage dans la jungle 🌴 Fini les sentiers, nous devons nous frayer un passage dans les hautes herbes, passer au-dessus ou en-dessous de branches, et parfois, notre guide utilise une machette pour passer 🔪 C'est éprouvant, il fait chaud, Albin se prend toutes les feuilles dans le visage car il est plus petit que nous 😬 Et nous ne voyons aucun animal, il faut dire que nous sommes hyper bruyants à nous battre ainsi contre la nature, les animaux ont le temps d'aller se cacher 🫢 Rapidement, nous nous regardons entre parents et nous comprenons que ça va être difficile de faire la journée entière ainsi, comme nous l'avions souhaité initialement. Mais on laisse l'excursion se poursuivre, on verra, on adaptera peut-être 😜
Lorsque nous passons au-dessus de fourmis, celles-ci, très rapides, arrivent à monter sous notre pantalon le long de nos jambes 🐜 Tout d'abord, Matthieu et Lise se font piquer et arrivent à les écraser à travers leurs vêtements. Ensuite, c'est au tour de Lucie. Les morsures sont fortes, ça fait mal, elle est obligée de baisser son pantalon pour réussir à toutes les écraser 😝
Puis le ciel se couvre, nous voyons nos guides s'échanger discrètement des regards inquiets 😨 Ils nous demandent si nous avons des imperméables. Hé ben non, on ne les a pas pris 🤣 Pour eux, il vaut mieux rentrer, on va se prendre une grosse pluie et ça ne sera plus possible de marcher mouillés. Ils ont l'espoir qu'en allant vite, nous éviterons la pluie. On rebrousse donc chemin au pas de course, à travers la nature dense, on se prend des feuilles, on glisse sur les racines des arbres. Et la pluie est déjà là, nous sommes déjà en partie mouillés. Lucie est en colère, elle a peur que l'un de nous tombe et se blesse à ce rythme là 🤕 Albin s'étale, Lise glisse mais il n'y a pas de blessure. Même en ayant couru, nous arrivons trempés au village, et quand on dit trempés c'est vraiment vraiment vraiment trempés, même nos culottes auront besoin d'être essorées 😅
Au moins, ça c'est fait, on n'a pas vu d'éléphant, c'est un échec 😭 Mais on a vu (et bien vu) la pluie et surtout nous avons pu faire une véritable balade dans la jungle 🌧️ Le destin a choisi pour nous, nous ne nous sentons pas de marcher ainsi toute la journée donc la pluie est venue nous sauver. Et que c'est drôle 😂 Nous en rions, Lise prolonge même le plaisir en restant sous la pluie. Seul Albin, qui n'aime vraiment pas cette sensation des vêtements mouillés, est un peu contrarié. Nous rentrons chacun notre tour au bolide, déshabillage intégral, séchage, vêtements secs et chocolats chauds requinquent tout le monde ☕
On ne se laisse pas abattre par cet échec et nous continuons notre chemin. Nous avons trouvé une autre possibilité d'observer les éléphants de forêt dans une autre réserve, organisée de manière plus professionnelle 🐘 C'est à environ 450km de notre position. Sur la route, nous constatons l'absence de toute station-service, comme depuis notre entrée dans le pays ⛽ Pas d'inquiétude pour nous car nous sommes entrés au Congo Brazza en connaissance de cause. À la frontière côté Cameroun, nous avons fait le plein de notre réservoir, rempli notre jerrican de 10l ainsi que deux autres bidons de 10l. Ceci devait nous permettre de passer largement les 600km sans station-service. Sauf que à partir du moment où elles réapparaissent, elles sont rarement approvisionnée 😭 Et si elles sont approvisionnées on peut y être accueilli par des grands signes de tête nous disant non 🙂↔️ Bon, on n'a pas cherché plus que ça tant que nous n'étions pas à sec. Mais au bout d'un moment à force de rouler et d'utiliser nos bidons tout en passant devant des stations désaffectées ou fermées par des chaînes nous avons finit par nous demander : allons-nous finir par réussir à trouver de quoi nous approvisionner ? On comprend maintenant mieux pourquoi la route est toujours en aussi bon état et que nous croisons quasiment personne 😂 Ce qui nous rassure, c'est que dans le pire des cas, il y a des petits revendeurs sur la route, appelés les kadhafis, du nom de l'ancien dirigeant libyen. Certes, la qualité n'est pas assurée et ils se prennent une marge mais c'est toujours moins cher au litre qu'en France 😉
Quand Matthieu verse ses derniers 10l dans le réservoir ça devient tendu 😬 Mais miracle, nous trouvons une station qui a l'air d'être approvisionnée 🥳 Une dame est à la pompe, deux 4x4 et un camion sont en attente. Ça sent bon le carburant 😋 Mais non, la dame dit non à Matthieu, elle n'a rien. Mensonge ! Ils ne veulent pas nous servir car nous sommes étrangers ou quoi ? Mais Lucie n'est pas d'accord, elle va gentiment discuter avec la dame afin de savoir pourquoi le monsieur en 4x4 a le droit d'être servi et pas nous : c'est parce que c'est un homme politique de la région 👔 Bon bah Lucie va négocier avec le chef de la station-service pour voir si il peut faire une exception pour nous aussi 😀
- "S'il vous plaît, pas forcément le plein, juste 20l histoire d'aller à la station suivante. Nous avons nos enfants, nous allons vers le sud" dit-elle avec ses yeux de Chat Potté 😻
- "D'accord pour 20l" finit par répondre le chef après quelques temps de réflexion
La pompiste nous fait donc le service, nous regardons les litres défiler, elle ne s'arrête pas à 20l mais nous remplit totalement le réservoir 🤯 Elle n'a pas dû bien entendre la consigne du chef 😆 Nous sommes contents, nous payons, laissons un joli pourboire et filons sans demander notre reste. Mais c'est quand-même dingue de devoir supplier et négocier pour obtenir du carburant.
C'est sur cette route que nous passerons dans l'hémisphère sud 🌍 Consciente du potentiel touristique que leur position sur l'équateur leur offre, la petite ville de Makoua a fait ériger un monument commémoratif auprès duquel s'arrête quasiment tous les voyageurs passant par cette route. Nous en profitons pour faire notre halte de moitié de journée pour faire sécher nos vêtements, toujours trempés par la pluie du matin dans la forêt 😑 Intrigué par ce campement de fortune, nous aurons le privilège d'avoir la visite du maire de Makoua et d'échanger quelques mots avec lui 💬
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