🇨🇲 Convoi militaire au Cameroun
Nous sortons du Nigéria pour nous rendre au Cameroun le 6 mai pour une expérience inédite : l'Ouest du Cameroun étant risquée à cause de séparatistes anglophones, le gouvernement camerounais oblige les touristes passant par cette zone à faire partie du convoi militaire de la BIR, la Brigade d'Intervention Rapide 🪖 Ce sont de vrais militaires, avec de l'équipement en bon état et un esprit professionnel que nous n'avions encore jamais vu en Afrique 😉
Si la sortie du Nigeria s'est passée comme d'habitude, à chaque étape de l'entrée au Cameroun, un responsable nous accompagne. Nous sommes escortés tantôt à moto, tantôt à pieds selon la destination 🛵 Nous ne pouvons pas nous perdre 🤣 Et ce qui est étonnant, c'est que pour une fois il n'y a aucun badaud sur les lieux, pas de fixer, pas de changeur, pas de vendeur de carte SIM 🤔 Le poste frontière paraît vide. Pour nous c'est agréable, nous ne sommes sollicités que par les formalités nécessaires. Nous sommes pris en photo de nombreuses fois devant notre bolide, toutes les branches des officiels du pays seront au courant de notre arrivée 😁 Pour finir, nous sommes escortés jusqu'au poste de police militaire de la ville frontalière d'Ekok où nous auront le droit de passer la nuit sous surveillance 👮 Un homme chargé d'organiser notre convoyage de demain vient prendre tout nos renseignements et on nous trouve également quelqu'un pour changer de l'argent et acheter une carte SIM, tout cela sous l'étroite surveillance de la police 😜 Rendez-vous est pris pour demain, 10h, pour le départ de notre escorte vers Buéa, près de la côte où il n'y a plus de dangereux indépendantistes.
Après une bonne nuit malgré le petit stress présent en nous, nous sommes prêts bien avant l'heure prévue 🕙 Il faut dire que nous avons bien planifié notre arrivée car les convois ne partent que deux fois par semaine, le mercredi et le samedi. Au loin, nous observons les chars blindés entourés des gars de la BIR, lourdement équipés et armés 🪖 Notre état d'esprit est un mélange d'appréhension et d'excitation. C'est vrai que c'est exceptionnel ce que nous allons vivre, une escorte militaire 🎖️ Mais en même temps, si cette escorte est nécessaire, c'est sûrement que les risques sont réels 😨 Les enfants sont excités, néanmoins ils sont prévenus, aujourd'hui la priorité est d'obéir. On roule quand on nous dit, on fait pipi et on mange quand on est arrêtés et peu importe si on en a envie ou pas 🫢 Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas nous qui fixerons le tempo, ce seront les militaires.
À 9h30, on vient nous demander de nous placer à notre position dans le convoi, afin de nous trouver entre les blindés. Nous sommes contents, si on peut partir plus tôt que prévu peut-être que nous arriverons plus tôt ce soir 🤞 Nous ne sommes pas seuls à être escortés, Jialiang, un chinois voyageant de son pays natal à ici avec sa moto, est aussi de la partie 🇨🇳 Nous l'avions déjà croisé à Calabar lors de la récupération des stickers et le croiserons plusieurs fois sur la route jusqu'au Congo 👋 Nous sommes priés de venir suivre un briefing militaire, comme dans les films 🫡 Il faut obéir, suivre, une partie de la route sera abîmée mais la plupart du temps ce sera de la bonne route. Bref, nous écoutons et montons dans notre bolide en faisant rugir le moteur 🏎️ Mais nous partons finalement après l'heure prévue sans savoir ce que nous attendions. Ce sera un peu le rythme de toute la journée, quand on s'arrête, on ne sait pas pourquoi ni pour combien de temps 🤷 Bref, on obéit.
On nous l'avait annoncé, la vitesse est assez soutenue. Quand la route est bonne, pas de soucis, Matthieu, au volant et concentré, arrive à suivre. Mais quand la route devient une piste défoncée... 😬 Nous nous faisons distancer par le véhicule de tête. On voit bien qu'il nous attend mais aussi qu'il nous montre qu'il faut aller plus vite. Ils sont drôles eux, on n'a pas envie de déglinguer notre fidèle destrier. Le chef de convoi finit par s'arrêter pour gronder Matthieu et lui dire d'aller plus vite car nous sommes dans la zone la plus dangereuse du parcours 😡 On essaye de faire de notre mieux en prenant les trous comme on peut, on serre les fesses. Finalement, nous arrivons à rejoindre le bitume sur lequel nous retrouvons une bonne vitesse. Et ça, 2 minutes après le début d'une belle pluie tropicale 🌧️ Ouf, nous ne serons pas embourbés. Nous plaignons le pauvre soldat qui a la malchance d'être préposé à la surveillance dans la tourelle, il va finir trempé 🤧
Nous nous arrêterons un bon nombre de fois au cours de la journée. Parfois nous nous arrêterons dans des bases de la BIR pour changer d'escorte. Parfois, nous nous arrêtons et avons l'impression qu'un des véhicules va déposer ou récupérer des documents. Parfois, nous nous arrêtons pour, ben on ne sait pas trop... 🤣
Quelques anecdotes en vrac :
- Nous croisons une belge qui fait le convoi en sens inverse. Elle est dans l'une des bases de la BIR, en attente depuis plusieurs heures. Elle y est arrivée cette nuit vers 3h 😩 La pauvre, on la sent bien fatiguée après ce trajet à conduire seule à un rythme inadapté.
- Lors d'un départ, il a fallut que l'un de nos véhicules d'escorte soit poussé par un autre véhicule pour que son moteur se lance 😬
- Alors qu'il fait nuit, nous nous arrêtons à l'arrache dans un virage. On ne sait pas trop pourquoi 😕 Les militaires se déploient rapidement autour de nous avec leurs fusils d'assut et font la circulation. Et on peut vous dire que les automobilistes obéissent 🫡
- Nous passons les postes de contrôle des différentes agences de sécurité à la vitesse de l'éclair, ça nous change de d'habitude 😁
- On compense la fatigue par des grignotages, aujourd'hui, nous ne respectons pas l'équilibre alimentaire 🌭
Alors que nous pensons être arrivés à Buéa, tous le monde est content car la fatigue se fait sentir, mais nous ne tournons pas à droite comme on s'y attendait, nous continuons et nous éloignons de notre point d'arrivée 😐 Nous ne comprenons pas vraiment pourquoi mais nous n'avons pas le choix, nous suivons. En fait, le convoi ne savait pas où nous déposer, il a donc continué jusqu'à sa base 😅 Nous y arrivons à près de 22h et avons le droit à un débriefing. Nous remercions chaleureusement le chef de convoi et il nous demande où est notre hôtel. Il n'a pas dû bien comprendre notre mode de voyage 😂 Nous lui demandons gentillement s'il a un endroit sécurisé à nous conseiller pour que nous restions garés pour la nuit. Après appel à un gradé, nous avons le droit de stationner devant leur base, sous l'œil attentif du garde de nuit dans sa tourelle. Pas dedans, au cas où la base soit attaquée 🤪
Nous nous sentons quand même en sécurité pour cette nuit. Albin est déjà endormi depuis longtemps quand le reste de la famille s'écroule comme des masses, bien fatigués de cette journée pas comme les autres 😴
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