🇳🇬 Le Nigeria par la route Sud

À partir du 29 avril, les choses sérieuses commencent 😈 Nous nous préparons depuis plusieurs semaines à des passages difficiles sur la route et l'enchaînement Nigéria-Cameroun en est un. Il faut savoir que ces zones sont en orange, avec certaines zones rouges sur le site du Ministère des Affaires Étrangères 🗺️ Nous avons appris à relativiser ces informations, par exemple, le Honduras est également en orange mais nous n'y avons jamais ressenti la moindre insécurité 😄 Mais bon, ce n'est pas pour cela que nous prenons ces conseils à la légère. Nous nous renseignons énormément auprès d'autres voyageurs déjà passés par là et nous faisons en sorte de ne prendre aucun risque ☺️

Voici donc notre plan d'action pour le Nigéria : nous allons prévoir des petites étapes de route, entre 4 et 5h GPS chaque jour avec un point d'arrivée sécurisé chaque soir, localisé en avance, que ce soit un hôtel, une communauté religieuse ou un ensemble d'immeubles gardés. Nous partirons donc assez tôt chaque matin afin d'avoir de la marge suivant les embûches rencontrées sur la route 😁

Nous passons la frontière, tout se passe comme sur des roulettes 👍 À l'achat de la carte SIM, le vendeur de rue nous propose une sim pour 5€ plus la recharge de 32 GB pour 15€. Ça nous paraît correct, nous acceptons. Avant de payer, Matthieu vérifie le crédit chargé sur la SIM et, surprise, nous avons deux fois moins de gigas de prévu 😭 Le vendeur nous assure que ce sont des bonus qu'on a chaque jour mais impossible de vérifier, et ça paraît totalement faux. Matthieu refuse donc de payer la somme dûe, il paye les 5€ de la SIM plus le prix de la recharge effectuée soit 7€. Le vendeur accepte et s'en va, sans doute heureux de s'en tirer à si bon compte 🙄

Concernant l'argent, les banques nigérianes sont rares et ne fournissent que très peu de cash à leurs distributeurs : un maximum de 10 000 nairas à chaque retrait, soit l'équivalent de 6€, est habituel 💵 Nous changeons donc pas mal d'argent à la frontière, tout en restant raisonnables, en faisant simultanément le pari que nous pourrons utiliser une application de paiement électronique dont nous avons entendu parler. Spoiler : personne ne connaît cette application au Nigéria 🤣 Pour encore minimiser nos besoins de cash, nous avons fait suffisamment de provisions au Bénin pour que nous puissions vivre sans faire d'achats 🛒

Une fois sortis du poste-frontière, nous nous préparons à la vingtaine de postes de contrôle (non ce n'est pas une exagération) annoncés sur les premier kilomètres qui nous mènent au parking de l'hôtel de ce soir 👮 Mais ce n'est pas parce que nous avons passé la frontière que la saison des pluies s'est arrêtée 😆 D'un seul coup, le ciel devient noir, les gens courent s'abriter et une pluie torrentielle s'abat. Nous faisons donc nos premiers pas dans le pays sur une route vide, où personne ne nous arrête, les agents ne sont pas fous, ils sont mieux à l'abri que sous la pluie 😂

Bon, le lendemain, le soleil est revenu. Nous avons donc le droit à de nombreux contrôles 😅 Impossible de vous dire qui contrôle ni ce qui est contrôlé. Parfois, les hommes portent des uniformes, parfois un gilet fluo, parfois un t-shirt floqué, parfois rien de significatif 😬 Parfois ils sont lourdement armés, certains ont des gros bâtons, d'autres rien. Police, armée, gendarmerie, sécurité municipale, inspection de véhicules... Les postes de contrôle sont de fabrication maison, quelques troncs d'arbres en quinconce, une petite barrière sur roulettes, des pneus empilés et ça fait l'affaire. La plupart du temps nous passons sans aucun problème, une voyageuse rencontrée en Guinée les a appelés des barrages welcome, car c'est ce qui nous est dit la plupart du temps 👋 Les seuls problèmes que nous aurons seront avec les VIO (officiers d'inspection des véhicules). Ceux-là cherchent vraiment la petite bête pour pouvoir mettre une amende et en récupérer une partie dans la poche. Ils nous arrêtent et passent tout en revue, clignotants, feux de signalisation, gilets jaune, extincteur, trousse de secours, en plus des papiers évidemment. Tout ça pendant que des véhicules en état pitoyable avec des chargements inadaptés passent à côté de nous 😡 Les locaux ne s'embêtent pas eux, si ils sont arrêtés ils sortent un petit billet et repartent aussi tôt. Bref, les VIO ne trouvant rien à redire finissent par nous lâcher, de toute façons on les a déjà gentillement prévenus, nous sommes toujours en règle, nous respectons les lois et nous ne payons rien 😂 Par la suite, à chaque contrôle de VIO nous leur dirons d'emblée que leurs collègues ont déjà tout regardé et ils lâcheront bien plus vite l'affaire...


Mais tous ces contrôles ne nous rassurent pas. Cela créé même un sentiment d'insécurité 😱 Pourquoi a-t-on besoin d'autant de vérification si ce n'est pour maintenir l'ordre, un calme précaire qui pourrait bien vite disparaître ? Sur la route nous observons systématiquement de grands murs surmontés de tessons de bouteilles ou de barbelés qui protègent les habitations. Beaucoup de monde sont dans la rue, nous gardons donc nos fenêtres bien remontées. Il y a également une ambiance de violence. Nous voyons des agents de sécurité taper sur des véhicules récalcitrants avec leurs bâtons ou parfois sur des gens 😰 Alors que Matthieu met un peu trop de temps à démarrer, un homme se permet de taper sur le bolide sans autre forme de procès. Heureusement que ce n'était qu'avec sa main mais c'est dire que l'ambiance n'est pas très saine. Bref, ajoutez à cela les nombreux déchets, les carcasses de véhicules et les vêtements sales de beaucoup, ce ne sont pas les plus belles routes de notre voyage 😞


En revanche nos spots dodos sont généralement sympas et nous permettent de nous détendre en fin d'après-midi. Un jour nous arrivons sur un lieu avec un bassin naturel, ni une ni deux, nous allons nous rafraîchir 🏊‍♀️ Des locaux en profitent aussi et débutent une bataille d'eau avec les enfants, c'est vraiment sympa. Bon, sauf au moment où Matthieu demande une bière à la serveuse qui n'a pas envie de travailler ; autant vous dire qu'il l'attend encore 🍺 L'autre type de spots que nous avons pas mal fréquenté ce sont les communautés religieuses. Les endroits sont souvent en bon état, gardés et bien entretenus. Par exemple un soir, nous sommes accueillis sur le parking d'une cathédrale ayant sa propre sécurité. Autant dire que nous sommes rassurés sur notre parking au béton tout lisse illuminé toute la nuit derrière les hautes barrières surmontées de barbelés...




Voilà qui résume notre parcours du Nigéria : route, contrôles, spots dodo, sans aucune place pour le tourisme. Un rythme un peu lassant qui nous laisse un sentiment de tension et d'impression d'être sur nos gardes 😨

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