🇳🇬 Le sticker camerounais

Avant d'avoir terminé notre traversée du Nigéria et d'avoir rejoint la frontière avec le Cameroun, nous découvrons avec surprise que nous devons faire un détour vers une ville qui n'est bien-sûr pas sur notre route 😠 En effet, pour entrer au Cameroun, nous avons fait nos visas en ligne. Ceux-ci sont payés et acceptés et normalement l'apposition du sticker dans le passeport se fait à la frontière. Sauf que nous sommes en Afrique et que pour l'instant les poste-frontières ne sont pas équipés 🙄 La seule solution pour entrer est donc de nous rendre dans un consulat camerounais. Au Nigéria c'est soit à Abuja soit à Calabar. Nous choisissons cette dernière car elle nous oblige à un détour moins long et nous avons plus de retours d'expériences d'autres voyageurs ☺️

Au dessus du fleuve Niger, qui a donné son nom au Nigeria (et au Niger)

Nous sommes prévenus, la route pour y accéder n'est pas terrible. Mais vu qu'on est allés en Guinée on s'est dit que ça se ferait les doigts dans le nez 👃 Hé bien, le 3 mai nous découvrons que nous aurions mieux fait d'avoir peur 😱 Nous découvrons 60 km de piste défoncée au possible. Il semble y avoir eu du bitume un jour et nous ne pouvons plus appeler les trous des trous, ce sont des ravins, des trous d'obus ou d'éléphants, à vous de choisir 🤯 Pour couronner le tout, c'est une route très fréquentée par des conducteurs peu précautionneux de leurs véhicules. Ou alors, ils n'ont déjà plus d'amortisseurs donc ça ne servirait à rien de faire attention 😂 Nous nous faisons donc allègrement dépasser par la droite ou la gauche sans même avoir le temps de les voir arriver. Dans ces cas-là, autant leur faire confiance et gérer notre trajectoire en espérant qu'ils sauront gérer la leur 🤪


Au milieu du trajet nous sommes bloqués derrière une énorme file de camions. Les voitures de mini-bus les dépassent. Impossible de savoir la raison de l'arrêt des camion, nous hésitons et essayons donc nous aussi de dépasser 🏎️ Ha ben, il ne fallait mieux pas. Le passage se réduit de plus en plus, les fous du volant n'ont pas peur de passer sur le bas-côté boueux troué dans lequel notre bolide risquerait de s'embourber 😬 Nous nous retrouvons donc arrêtés tant bien que mal en double-file. Autour de nous, les chauffeurs vérifient leurs niveaux d'huile ou de liquide de refroidissement, sortent leurs casse-croûte, s'allognent à l'ombre de leurs vehicules ou se regroupent pour discuter. On a l'impression qu'ils sont prêts à s'installer pour longtemps 😅 Lucie finit par se dégourdir les jambes en allant voir ce qui se passe. Les hommes la regardent étrangement, que fait une femme blanche dans ce tumulte ? Elle a à peine fait quelques centaines de mètres que c'est l'effervescence, les chauffeurs abandonnent ce qu'ils font, courent vers leurs véhicules, mettent les moteurs à vrombir, ça doit être le signal pour retourner au bolide 🏃 En effet, la file de camions démarre lentement jusqu'à dépasser un camion citerne allongé en travers de la piste. Un autre camion est à l'œuvre afin de récupérer le carburant mais notre côté de voie est dégagé, on a de la chance et on plaint l'autre côté qui va encore devoir attendre. C'est donc au pas que nous remontons le long de l'autre file, bien contents d'être derrière un gros camion qui fait en sorte de dégager l'espace devant lui 🚛 Ben oui, en face, des fous du volant arrivent à contre-sens plutôt que d'attendre patiemment 😅 Bon, on ne va pas leur jeter la pierre, on a fait pareil avant 😂



Nous arrivons en fin d'après-midi à Calabar et nous postons dans la cour d'un hôtel avec piscine. Nous sommes samedi et l'ambassade du Cameroun est fermée jusqu'à lundi. Nous avons donc prévu de passer le week-end à ne rien faire ⛱️ Piscine, jeux, école, lessive et détente. Un repos bien mérité après 6 jours de routes et de tension.



Lundi, après un dernier saut dans la piscine, nous arrivons à l'ouverture du consulat. Mais nous sommes les seuls à être au taquet, le consul n'est pas encore là et le reste du personnel ne peut pas travailler car la femme de ménage est encore à l'œuvre 🧹 Mais le préposé à l'accueil est quand-même disponible pour nous montrer sa petite feuille avec les prix des stickers inscrits dessus 💵 Encore un truc qui n'est que semi-officiel, mais bon, ils auraient tord de se priver de gagner de l'argent là où ils peuvent. Et ce n'est que 10 000 nairas par personne soit 6€ donc ça ne nous ruine pas. Nous patientons et finissons par être installés en salle d'attente puis Matthieu et Lucie reçus chacun leur tour par le consul. Petit passage à la caisse et la formalité est faite, notre joli sticker est en place 🤩 Matthieu avait peur de ne pas l'obtenir car le consulat refuse de voir les voyageurs franchir la frontière par Ekok (notre point de passage), il fallait donc dire que nous voulions passer par ferry (chose impossible avec notre gros bolide). Matthieu n'aimant pas mentir, il angoissant des réponses à fournir aux questions, de la poker face à mettre en place et des enfants qui pourraient vendre la mèche 😱 Mais tout s'est bien passé, le préposé nous a juste demander d'écrire le point de départ du ferry sans même chercher à en savoir plus notre parcours. On suppose qu'ils veulent juste éviter d'assumer le fait d'avoir fourni un sticker à des voyageurs passant par Ekok, au cas où quelque chose se passerait mal 😁

Au supermarché, un Spar, où nous apprenons qu'ils ne prennent pas les cartes étrangères, nous faisons donc juste le plein du minimum pour les trois prochains jours avec le peu d'argent qu'il nous reste. Puis nous reprenons la piste terrible d'il y a deux jours. Avez-vous déjà eu ce ressenti ? L'impression que le trajet de retour est beaucoup plus court et simple que celui de l'aller ? Et bien c'est le cas pour nous. Les trous semblent moins profonds, il y a moins de camions et le temps passe plus vite ☺️



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